Dans un revirement notable, le Medef, première organisation patronale française, a décidé de participer à la négociation sur la convention d'assurance-chômage, qui se concentre sur les ruptures conventionnelles. Initialement absent lors de la première réunion à l'Unédic le 3 décembre dernier, le Medef avait justifié son absence par des contraintes d'agenda. Selon des sources de BFM Business, la décision de s'impliquer a été motivée par l'importance des enjeux financiers qui en découlent.
Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a récemment réaffirmé son engagement pour une réduction des dépenses dans le domaine du chômage, visant un objectif minimal de 400 millions d'euros d'économies d'ici 2026, principalement en ciblant les ruptures conventionnelles. Cette initiative fait suite à une précédente lettre de cadrage adressée par l'ancien Premier ministre François Bayrou, qui espérait des économies de 2 à 2,5 milliards d'euros sur plusieurs années. L’évolution des discussions a considérablement modifié les attentes des différents acteurs sociaux.
Une lettre conjointe du Medef, de la CPME et de l'U2P, datée du 2 décembre, établissait clairement une demande d'économies d'au moins 1 milliard d'euros. Cette position vise à ajuster des paramètres essentiels tels que la durée de travail nécessaire pour bénéficier d'allocations, ainsi que la durée d'indemnisation. La volonté d'atteindre un terrain d'entente semble donc cruciale pour le Medef qui entend jouer un rôle actif dans cette phase de négociation.
Des experts économiques, comme ceux de l’Institut Montaigne, soulignent que cette participation du Medef pourrait potentiellement signaler une volonté plus large de dialogue social dans un contexte économique tendu. Ils alertent cependant sur le besoin d'équilibrer les intérêts patronaux et des travailleurs pour éviter des tensions futures. Ces négociations, qui doivent aboutir à un accord d'ici fin janvier 2026, sont donc suivies de près par les différents acteurs du secteur.







