Maylis Daubon, reconnue coupable d'avoir empoisonné ses deux filles, a été condamnée à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Landes. Le verdict, rendu le 3 décembre, a provoqué un choc dans la communauté. Selon son avocat, Me Gérard Danglade, elle conteste cette décision et a d'ores et déjà fait appel, soulignant ainsi son intention de faire examiner à nouveau les éléments du dossier.
Le tribunal a déterminé que Daubon, âgée de 53 ans, avait entraîné la mort de son aînée Enea, âgée de 18 ans, en lui administrant une overdose de bêtabloquants. Sa cadette, Luan, aujourd'hui âgée de 22 ans, a miraculeusement survécu cette tragédie. « Les faits sont d'une grande gravité, illustre l'avocat général Marc Bourragué, en ajoutant que la peine requise de 30 ans était appropriée au regard de l'horreur des actes commis. »
En outre, Maylis Daubon a été accusée d'avoir tenté d'assassiner son ex-mari, une affaire distincte sur laquelle le tribunal n'a pas statué, selon Sud-Ouest.
Une pathologie complexe évoquée
Durant le procès, Daubon a maintenu son innocence. Des experts, notamment une psychologue, ont évoqué la possibilité d'un syndrome de Münchhausen par procuration, une condition psychologique où une personne rend délibérément un enfant malade pour attirer l'attention et la compassion.
Des informations révélées par l'enquête montrent que Enea a été assujettie à une multitude de traitements médicaux sous la supervision de sa mère, qui elle-même a reçu des prescriptions douteuses. En effet, un rapport de la Caisse primaire d'assurance maladie a mis en lumière 147 actes médicaux en seulement 18 mois, quatre-vingt-dix pages de remboursements et plus de 30 consultations, toutes en présence de Maylis.
Cela soulève des interrogations quant à la santé mentale de l'accusée et aux motivations derrière ses actions. « L'obsession pour les médicaments se reflète dans des ordonnances falsifiées et l'administration de médicaments à forte dose à Enea, non retrouvés chez Daubon elle-même », souligne une source proche de l'enquête.
Cette affaire attire également l'attention de la communauté psychologique, qui s'interroge sur le rôle des influences familiales et sociales sur la santé mentale. Les personnes qui ont examiné le dossier suggèrent que le cas de Maylis Daubon pourrait ouvrir un débat plus large sur le soutien psychologique et les soins aux mères en détresse.
Alors que l'appel se profile, l'affaire continue de secouer non seulement la ville de Mont-de-Marsan mais aussi le pays tout entier. L'impact émotionnel et social de cette tragédie pourrait amener à des discussions nécessaires sur la santé mentale, la parentalité et la responsabilité familiale.







