Face aux incivilités, un enjeu de santé publique
La sécurité routière est devenue une préoccupation majeure au sein des communes du Grand Angoulême, en Charente. Confrontés à une augmentation des excès de vitesse, les maires s’emploient à faire respecter les restrictions en installant divers dispositifs tels que des panneaux de signalisation, des rétrécissements de chaussée et des ralentisseurs. Des efforts notables cependant souvent freinés par leur coût élevé et leur efficacité variable.
Des dispositifs controversés
À titre d’exemple, à Saint-Yrieix, l’installation d’un rétrécissement de voie censé apporter plus de sécurité a paradoxalement incité certains automobilistes à accélérer afin de marquer leur priorité. Un radar pédagogique y a même détecté plus de 12 % de véhicules en infraction, avec un record atteignant 154 km/h sur une route limitée à 50. Cela soulève des questions sur l’efficacité de telles solutions.
À Ruelle-sur-Touvre, où la vitesse a été abaissée à 40 km/h, douze dispositifs ont été installés sur deux kilomètres, mais avec des coûts de mise en œuvre atteignant parfois jusqu'à 150 000 euros, comme ce fut le cas à L’Isle-d’Espagnac.
Des retours mitigés
En dépit des investissements, certaines initiatives peuvent engendrer des controverses. Par exemple, à Angoulême, un des quatre stops récemment installé a dû être retiré suite aux réactions de la population, ce qui témoigne des résistances auxquelles les élus se heurtent. Ces retours montrent la complexité de la mise en œuvre de ces mesures et la nécessité d’impliquer les citoyens dans le processus de décision.
Le point de vue des experts
Selon Pierre Monnier, expert en sécurité routière, "la création d'une infrastructure apaisée est essentielle, mais elle doit être accompagnée d'une sensibilisation des usagers pour être réellement efficace". Cette approche pourrait permettre d'améliorer la situation sans générer trop de frustration parmi les conducteurs.
Dans un contexte où chaque incident de circulation peut avoir des conséquences tragiques, ces mairies persistent dans leur démarche, soutenues par des enquêtes qui montrent que des mesures adaptées peuvent effectivement réduire le nombre d'accidents de la route.







