Derrière les murs de la station de métro du Colisée, des vitrines scintillantes révèlent des objets anciens tels que des cruches et des lampes, témoignant de la splendeur de la Rome antique. C'est ainsi que la station "Colosseo-Fori Imperiali" s'ouvre enfin après treize ans de travaux, alliant prouesse technique et découverte archéologique.
S'étendant sur quatre niveaux allant jusqu'à 32 mètres de profondeur, cette nouvelle station de la troisième ligne de métro romain établit un pont entre le transit moderne, l'archéologie et l'ingénierie. La combinaison des découvertes archéologiques et des défis techniques a permis de transformer un projet complexe en une véritable fenêtre sur le patrimoine historique de la ville.
Pour le prix d'un simple billet de 1,5 euro, les passagers peuvent explorer un aperçu muséal qui abrite environ 350 vestiges, allant de cruches en céramique à une rare épée en bois datant du IIIe siècle av. J.-C. et de délicates statuettes. Ces trésors, extraits d’un passé riche, enrichissent la compréhension quotidienne de la vie romaine antique, comme l'a souligné Elisa Cella, archéologue au Parc archéologique du Colisée.
La station donne également accès à des thermes privés, datant de la maison d'un aristocrate romain, qui illustrent le faste des quartiers républicains. Ces structures ont été soigneusement préservées, démontrant l'importance de l'interaction entre les travaux contemporains et l'héritage romain, enfoui depuis longtemps sous des couches de terre.
Les projets du métro, surtout dans une ville à la géométrie complexe comme Rome, sont de véritables défis. La technique d'exploitation "archéologique descendante" adoptée pour la construction assure la stabilité des structures. Selon Simona Morretta, responsable des fouilles, "Rome se construit sur elle-même. Parfois, le niveau archéologique dépasse 20 mètres; ailleurs, il est plus proche de la surface en raison des projets urbains modernes qui ont modifié le paysage".
Au cours de l'inauguration, le maire de Rome, Roberto Gualtieri, a célébré cette avancée, la qualifiant d'"événement historique" et d'opportunité pour redécouvrir le passé extraordinaire de la ville. Le chantier a également rencontré des obstacles, avec des oppositions et des découvertes archéologiques en cours de route, mais chaque découvert a permis de mieux comprendre l’histoire de Rome.
Avec d'autres stations comme Porta Metronia, qui dévoile des complexes militaires du IIe siècle après J.-C., ce nouveau réseau de transport invite les visiteurs à admirer un passé souvent oublié, tout en facilitant la circulation dans la ville. La ligne C, une fois complétée, comptera 31 stations sur 29 km, transformant radicalement le paysage urbain romain.







