Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fermement critiqué la récente décision d'Israël de reconnaître le Somaliland, qualifiant cette action d'"illégitime et inacceptable". Dans une déclaration faite lors d'une conférence de presse à Istanbul aux côtés de son homologue somalien Hassan Cheikh Mohamoud, Erdogan a insisté sur l'importance de préserver l'intégrité territoriale de la Somalie.
Cette reconnaissance par Israël est perçue comme une violation manifeste du droit international, a souligné le président turc. Il a accusé le gouvernement israélien de tenter de déstabiliser la Corne de l'Afrique, faisant allusion aux récentes tensions au Moyen-Orient. "Le gouvernement Netanyahu, responsable de la mort de nombreux Palestiniens, s'ingère désormais dans nos affaires", a-t-il déclaré.
Cette controverse intervient alors que le Somaliland, qui a déclaré son indépendance unilatérale en 1991, ne bénéficie d'aucune reconnaissance internationale, à l'exception d'Israël. Malgré sa relative stabilité, il reste isolé sur la scène mondiale, ce qui complique ses efforts pour obtenir une reconnaissance officielle.
Des experts pointent du doigt les conséquences potentielles de cette décision. "Cela pourrait raviver des tensions dans un pays déjà fragile comme la Somalie, et favoriser le radicalisme", a commenté un analyste de la politique étrangère, cité par Le Monde.
Pour sa part, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a défendu la décision de son pays en affirmant que la reconnaissance du Somaliland ne contrevenait pas aux résolutions internationales. Il a affirmé que tout pays avait le droit de reconnaître les États comme bon lui semble.
Ce débat révèle les lignes de fracture qui traversent la politique internationale contemporaine, où des enjeux locaux prennent des dimensions géopolitiques. Plusieurs analystes estiment que le soutien turc à la Somalie pourrait se renforcer, surtout compte tenu de l'assistance militaire et économique que la Turquie y a déjà fournie.







