Cette année, l'Union européenne a franchi un cap important en importation, dépassant pour la première fois le nombre de voitures chinoises reçues par rapport à celles exportées. Ce phénomène s'étend également aux pièces automobiles, créant une réelle dynamique sur le marché. Les marques chinoises, telles que BYD, Xpeng et MG, s'installent progressivement sur le territoire européen, attirant de plus en plus d'acheteurs.
Laurent Combettes, un commercial français, a récemment opté pour une BYD, une marque encore peu connue en France mais qui a déjà acquis une renommée mondiale. Son choix s'est porté sur un modèle hybride rechargeable, capable de parcourir 870 km sans recharger, et à un prix compétitif de 44 500 euros. Il affirme : "Je n'ai pas trouvé d'équivalent, ni au niveau du design, ni de l'autonomie. C'est ce qui m'a motivé à choisir ce véhicule." De plus en plus de consommateurs européens se laissent séduire par les offres attractives des marques chinoises, comme en témoigne Philippe Leitao, directeur du groupe Harmony, distributeur BYD en France : "Nous sommes passés de 50 à 70 concessions ouvertes et nous visons 200 sites d'ici l'année prochaine. La demande est très forte !"
Les marques chinoises ne viennent pas seules ; l'écosystème automobile de la Chine, en plein essor, a vu l'émergence de plus de deux cents marques qui rivalisent d'innovation et de technologie. Ces véhicules sont souvent proposés à des prix 20 à 30 % inférieurs à ceux de leurs homologues européens, ce qui pose un défi important pour l'industrie auto sur le vieux continent.
Face à la concurrence : l'adaptation des constructeurs européens
La transformation ne se limite pas aux voitures elles-mêmes, puisque l'importation de pièces détachées – notamment des pneus et des boîtes de vitesse – a été multipliée par 67 % depuis 2021. Cette année marque un tournant : pour la première fois, l'Europe a importé plus de voitures de Chine qu'elle n'en a exportées. Bernard Jullien, expert en économie et maître de conférences à l'Université de Bordeaux, déclare : "Deux tiers des importations proviennent de constructeurs chinois, tandis qu'un tiers est lié à des marques comme BMW ou Mercedes qui choisissent de produire certains modèles en Chine pour réduire leurs coûts."
Pour contrecarrer cette dynamique, certains équipementiers français plaident pour l'instauration d'un label qui pourrait protéger les véhicules et pièces fabriqués localement en Europe. Selon un rapport de France Info, cette initiative pourrait contribuer à maintenir la compétitivité de l'industrie automobile européenne face à l'assaut des marques asiatiques.
Où se dirigera l'industrie automobile européenne ? Les observateurs s'interrogent sur un avenir où il pourrait être nécessaire de redéfinir les standards de qualité et de prix pour s'adapter à cette nouvelle réalité globale.







