Andrej Babis, ancien milliardaire et ancien Premier ministre tchèque, a été nommé à nouveau à la tête du gouvernement, à peine deux mois après les élections législatives où son parti ANO a remporté la majorité des sièges. Âgé de 71 ans, il a précédemment occupé cette fonction de 2017 à 2021. Sa nomination a été officialisée par le président Petr Pavel, qui a également exprimé des préoccupations concernant les conflits d'intérêts potentiels liés à ses activités commerciales.
Lors de sa cérémonie d'investiture, Babis a promis à ses concitoyens de défendre leurs intérêts tant au niveau national qu'international. Cependant, ne bénéficiant pas d'une majorité absolue au sein du parlement - son parti détient 80 des 200 sièges - il a dû établir une coalition avec les partis eurosceptiques d'extrême droite comme le SPD et La Voix des automobilistes. Cette stratégie pourrait s'avérer cruciale pour maintenir sa gouvernance.
Les promesses électorales de Babis incluent une augmentation des prestations sociales et des réserves quant à l'aide à l'Ukraine, soulignant ainsi sa priorité pour les analyses nationales. Néanmoins, cette position pourrait risquer d'échapper à tout contrôle pro-européen et de le rapprocher de gouvernements comme ceux de la Hongrie et de la Slovaquie, qui ont récemment rejeté des aides militaires pour l'Ukraine.
Les observateurs politiques notent que ce retour pourrait marquer un tournant dans les relations de la République tchèque avec l'Union européenne. D'après Czech News, Babis a réussi à établir des relations étroites avec des figures comme Viktor Orban, tout en maintenant une façade de loyauté envers l'UE. Toutefois, des voix critiques se font entendre, arguant que son gouvernement pourrait nuire à l'image du pays sur la scène internationale.
Babis a fait l'objet de critiques pour des accusations de malversations, notamment une enquête pour fraude aux subventions européennes dans laquelle il se défend d'être coupable. En outre, des accusations de son passé en tant qu'agent des services secrets communistes dans les années 1980 continuent de hanter sa réputation, bien qu'il ait démenti ces allégations.
Pour faire face à des préoccupations sur ses intérêts commerciaux, Babis a récemment annoncé son intention de transférer les activités de son conglomérat, Agrofert, dans une structure indépendante en attendant que ses enfants en héritent. Le président Pavel a exprimé sa satisfaction à ce sujet, même si les détails restent flous.
Quant à son équipe gouvernementale, elle doit encore obtenir le feu vert de Pavel, qui a soulevé des inquiétudes concernant des nominations controversées, notamment celle de Filip Turek au ministère de l’Environnement, actuellement sous enquête pour des allégations graves de violences domestiques.
Ce retour au pouvoir semble prometteur, mais les défis persistent, tant internes qu'externes, pour ce magnat des affaires reconverti en homme politique. Avec des suivis médiatiques constants, le futur de Babis et de la République tchèque dépendra de sa capacité à naviguer dans ces eaux tumultueuses.







