À Paris, le climat dans les services périscolaires est devenu préoccupant. "C'est en train de craquer", déplore Alexandre Herzog, délégué CGT aux affaires scolaires, lors d'une assemblée réunissant parents et personnels. L'épuisement des agents est palpable, augmentant les inquiétudes sur la sécurité et le bien-être des enfants.
Après des grèves en novembre, les agents estiment que la réaction de la Ville face à la situation est insuffisante. Confrontée à des signalements d'agressions sexuelles dans plusieurs maternelles, notamment dans les XIe et XIIe arrondissements, la mairie a annoncé un plan de lutte. Cependant, les interrogations persistent, notamment autour des répercussions sur les conditions de travail des animateurs.
Les parents s'en préoccupent désormais : "Beaucoup s'intéressent plus à la sécurité en classe qu'au périscolaire", constate Loup Loubet, parent d'élève. Les mesures mises en place, loin de rassurer, ont accentué la colère des professionnels. Marouan Tayibi, délégué CFDT, critique une suspicion généralisée, qui pourrait paradoxalement nuire à ceux qui sont considérés comme innocents.
Le milieu périscolaire souffre déjà d'une précarité accrue, avec un taux d'encadrement des enfants en baisse et une forte reliance sur des vacataires peu stables. Lucie, parent d'élève, souligne que cette instabilité contribue à un climat propice aux abus. Les solutions proposées semblent superficielles et ne remettent pas en question le fonctionnement global du système.
Les agents continuent de faire face à des conditions de travail éprouvantes, aggravées par les retombées de la pandémie. Les témoignages de souffrances physiques et psychologiques se multiplient. "Nous avons des responsables éducatifs qui croulent sous les tâches administratives," confie Marouan Tayibi.
Le contraste est frappant entre la volonté de la mairie de préserver les postes de classe et celle de supprimer 100 postes d'animateurs d'ici 2026. Nicolas Léger du Supap-FSU souligne cette incohérence dans les choix politiques de la Ville.
Les syndicats, avec le soutien des parents, se mobilisent pour exiger des réponses adéquates. Dans ce contexte de tensions, les violences éducatives ordinaires demeurent un sujet d'inquiétude. "C'est le collègue à bout qui finit par s'en prendre aux enfants, face à une charge de travail insoutenable", met en garde Alexandre Herzog.
Les acteurs du périscolaire se tournent désormais vers d'autres secteurs, cherchant des carrières plus stables, exacerbant la crise actuelle. Pour les familles, la nécessité d'un encadrement digne et sécurisé pour leurs enfants n'a jamais été aussi pressante.
Alors que les parents et les syndicats espèrent des actions concrètes et urgentes de la part de la Ville, la situation reste tendue, et l'avenir du périscolaire à Paris demeure incertain.
