À l'aube d'un vote crucial concernant l'accord commercial avec les pays du Mercosur, la Commission européenne a décidé d'intensifier ses contrôles sur les importations agricoles. Ce geste vise à apaiser les inconformités exprimées, notamment par la France, qui a fait du resserrement des inspections une condition sine qua non pour soutenir le traité.
Le 9 décembre, Bruxelles a révélé son intention d'augmenter de 50% le nombre de vérifications à l'étranger dans les deux prochaines années. Ces mesures incluent également une hausse de 33% des audits aux frontières de l'Union pour garantir le respect des normes européennes. Ceci fait suite à des plaintes répandues d'agriculteurs et d'États membres sur les importations de produits qui pourraient ne pas respecter les standards de sécurité.
Un des points sensibles de cette problématique est la présence des résidus de pesticides dans les produits importés. La Commission a annoncé la création d'un groupe de travail sur ce sujet, dans le but de s'assurer qu'aucun pesticide interdit dans l'UE ne soit autorisé à revenir sur le marché européen par le biais des importations. « Nos agriculteurs ont besoin de garanties, et nous nous engageons à respecter ce principe », a affirmé Oliver Varhelyi, commissaire européen à la santé et au bien-être animal.
Bien que les annonces de la Commission soient officiellement sans lien direct avec le vote imminent de l'accord de libre-échange, Varhelyi a reconnu leur potentiel impact positif sur l'application du traité. La France, traditionnellement sceptique à propos de cet accord, conditionne son soutien à des mesures renforcées, principalement axées sur les résidus de pesticides. « Nous ne pouvons pas accepter un accord qui nuirait à notre agriculture », a déclaré un représentant du ministère français de l'Agriculture.
Le vote des États membres concernant cet accord, qui inclut l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay, est prévu entre le 16 et le 19 décembre à Bruxelles. Si la Commission obtient le feu vert, une signature pourrait suivre le 20 décembre à Foz do Iguaçu, au Brésil. Le traité, qui promet d'augmenter les exportations de divers secteurs européens tels que l'automobile et le vin, pourrait également ouvrir la porte à une plus grande importation de produits sud-américains tels que la viande et le soja, suscitant des craintes parmi les agriculteurs européens.







