La convoitise pour Warner Bros Discovery, fort de ses incontournables franchises comme Harry Potter et CNN, prend une tournure complexe. Paramount a récemment lancé une offre d'achat hostile de 108 milliards de dollars, battant ainsi celle de Netflix qui s'élevait à 88 milliards.
Un empire médiatique prêt à tout ?
Cette offensive de Paramount ne fait pas que relancer la compétition entre géants du divertissement ; elle soulève également des questions de conflits d'intérêts et d'alignements politiques. David Ellison, à la tête de Paramount, est étroitement lié à Larry Ellison, un fervent soutien de l'ex-président Donald Trump, un fait qui accroît les préoccupations.
Jared Kushner, gendre de Trump, est également impliqué dans cette OPA, un détail qui a fait grimacer les experts en politique médiatique. Scott Lucas, professeur à l’université de Dublin, a souligné que cette implication est « un conflit d'intérêts évident » et que cela témoigne des dérives du capitalisme de copinage sous l'administration Trump.
La droite américaine, selon certains analystes, voit dans cette manoeuvre une manière de renforcer son emprise sur la culture médiatique. "Le pouvoir conservateur cherche à contrôler des médias influents pour façonner les narrations que l'on retrouve dans la culture américaine," explique Jack Thompson, universitaire à Amsterdam.
Interférences étrangères ?
Au-delà des intérêts internes, ce dossier soulève également des inquiétudes concernant des influences extérieures. Des fonds souverains d’Arabie Saoudite, du Qatar et des Émirats Arabes Unis participent à cette offre, suscitant des appréhensions quant à l'enjeu stratégique de la souveraineté médiatique américaine. Thompson a noté qu'il s'agit « d'une manière subtile pour ces pays d'influencer le discours américain. »
Le cas Redbird Capital
A titre d'exemple, Redbird Capital, un investisseur avec des liens controversés, a dû se retirer d'une autre offre d'achat en raison de préoccupations évoquées par les responsables britanniques, notamment sur ses connexions avec la Chine. Selon des sources, leur implication au sein de Paramount soulève des questions méritant l'attention du Comité pour l'investissement étranger aux États-Unis.
Dans le climat actuel, la bataille pour Warner Bros semble prendre une tournure qui va au-delà des simples considérations économiques, touchant des dimensions politiques et culturelles profondes. Alors que Paramount et ses soutiens continuent de manœuvrer, il est crucial de suivre attentivement l'issue de cette OPA qui pourrait redéfinir le paysage médiatique américain pour les années à venir.







