Un incident récent a plongé le maire d'Augignac, Bernard Bazinet, dans la tourmente. Sur les réseaux sociaux, il a commenté la participation d’Israël à l'Eurovision en déclarant : « La France est trop youpine pour boycotter. » Rapidement, cette phrase a suscité une vague d'indignation, notamment de la part de Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national, qui y a réagi lors d'un débat sur Sud Radio.
Le terme « youpine », selon le Dictionnaire de l'Académie française, est un terme péjoratif désignant un Juif, ce qui a provoqué une réaction vigoureuse de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), qui envisage de porter plainte contre le maire. Celui-ci, réalisant la portée de ses mots, a rapidement retiré sa publication et a exprimé ses regrets : « Je suis vraiment désolé. Je n’ai aucune excuse », a-t-il déclaré dans une entrevue avec Libération.
La première secrétaire fédérale du Parti socialiste en Dordogne, Sandrine Dubos, a qualifié ses propos de « contraires aux principes universalistes et républicains » et a promis que des sanctions seraient prises. Ce type de déclaration alimente un débat crucial sur la montée de l'antisémitisme en France, déjà préoccupante selon de nombreux experts. La Fondation pour la mémoire de la Shoah a récemment rapporté une hausse de 74 % des actes antisémites en 2022, soulignant ainsi l'urgence d'une réflexion sociétale.
Les réactions au sein de la classe politique sont nombreuses et variées, certains appelant à une plus grande éducation sur les mots et leurs implications. Les organisations communautaires rappellent également l’importance de lutter contre l’ignorance et les stéréotypes qui peuvent mener à de telles erreurs. Cette affaire soulève une question fondamentale : comment assurer que des élus soient conscients de l'impact de leurs mots dans une société de plus en plus diverse ?







