Alors que la guerre en Ukraine perdure, Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, prend des dispositions pour renforcer ses liens avec la Russie. Fin novembre, il s'est rendu à Moscou et prévoit d'envoyer une délégation d'hommes d'affaires hongrois pour explorer des opportunités économiques dès que la paix sera signée.
Orban a commenté cette démarche lors d'une récente réunion publique à Kecskemét : Une délégation d'hommes d'affaires hongrois est attendue en Russie pour préparer l'après-guerre
. Cette stratégie vise notamment à sécuriser l'approvisionnement en hydrocarbures et à établir des débouchés économiques dans un contexte incertain.
Des sources indiquent que la société pétrolière et gazière hongroise, MOL, envisage d'acquérir des raffineries et des stations-service, en particulier dans les Balkans et en Europe orientale, y compris dans des pays tels que l'Azerbaïdjan et le Kazakhstan. Ces actifs appartiennent majoritairement à Lukoil et Gazprom, qui sont actuellement affectés par des sanctions américaines.
Orban a déjà obtenu une exemption aux sanctions sur le pétrole russe en novembre, lors d'une rencontre avec Donald Trump, consolidant ainsi sa position vis-à-vis de la Russie tout en s'assurant le soutien de l'ancien président des États-Unis. Depuis le début du conflit, Budapest a peu œuvré à diversifier ses sources d'énergie, maintenant environ 78 % de ses importations en gaz provenant de Russie.
En parallèle, le gouvernement hongrois a déposé un recours auprès de la Cour de justice de l'Union européenne pour contester la décision d'interdire les importations de gaz russe d'ici 2027. Orban, conscient des enjeux électoraux à venir, ne veut pas risquer une flambée des coûts énergétiques qui pourrait lui coûter des voix lors des législatives prévues pour avril 2026.
Cette situation pose des questions quant à la stratégie à long terme de la Hongrie vis-à-vis de ses partenaires européens. Les experts suggèrent que ces relations rapprochées avec la Russie pourraient fragiliser davantage sa position au sein de l'Union européenne, d'autant plus qu'Orban semble se tourner vers des alliés dans un contexte géopolitique complexe. Comme l'indique une enquête récente de Le Monde, les électeurs hongrois commencent à se questionner sur cette politique étrangère perçue comme ambivalente.







