La cour d'appel de Paris s'est penchée le 8 décembre sur la seconde demande de libération d'Alexandre Djouhri, l'homme d'affaires impliqué dans le scandale du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy. Malgré ses arguments, le parquet a réaffirmé son opposition, plaidant pour le maintien en détention de Djouhri, qui est le dernier prévenu toujours incarcéré dans cette affaire complexe.
La première demande de Djouhri avait été rejetée le mois précédent, le tribunal ayant estimé qu'il présentait un risque de fuite et offrait des garanties de représentation jugées "faibles" (source : Ouest-France). Sa situation est d'autant plus délicate qu'il a été condamné, en septembre dernier, à six ans de prison et trois millions d'euros d'amende pour avoir orchestré des schémas financiers illégaux avec des hauts responsables libyens.
Lors de l'audience récente, Djouhri, qui a témoigné en visioconférence depuis la prison de la Santé, a déclaré : "Je n'ai jamais fui de toute ma vie et je ne fuirai jamais. J'attends avec impatience le procès en appel." Son avocat, Me Pierre-Henri Bovis, a quant à lui soutenu que les détentions étaient fondées sur "deux mensonges" et a mis en avant des garanties plus solides, ajoutant qu'un hébergement stable à une heure et demie de Paris pourrait être établi.
Le procureur a, cependant, averti que Djouhri détient des moyens financiers évasifs, estimés entre un et cinquante millions d'euros, ce qui pourrait faciliter une fuite à l'étranger. La question de sa capacité à concertation avec d'autres prévenus a également été soulevée, le parquet ayant signalé des tentatives antérieures de communication.
Cette affaire, qui se poursuit en appel, rappelle le pet et les implications de la corruption au sein des plus hautes sphères politiques françaises. Le ministère public a mis en lumière la "capacité corruptive" de Djouhri, citant notamment son rôle dans une vente fictive de tableaux qui a permis à Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Élysée, de toucher un demi-million d'euros.
Avec le procès en appel prévu entre mars et juin 2026, les enjeux autour de cette affaire restent cruciaux pour la politique française. Les experts s'interrogent sur les conséquences possibles de cette affaire à long terme, tant pour les acteurs impliqués que pour l'intégrité des institutions françaises.







