Depuis décembre dernier, les tensions entre la Thaïlande et le Cambodge ont franchi un nouveau cap, exacerbé par des hostilités le long de leur frontière. Si la signature d'un cessé-le-feu en juillet laissait penser à une accalmie, la réalité s'est rapidement révélée bien plus complexe. Les cyber-arnaques et les activités illégales liées aux casinos en ligne sur le territoire cambodgien sont désormais au cœur du conflit.
Des frappes aériennes menées par l'armée thaïlandaise sur plusieurs casinos cambodgiens, supposés abriter des opérations frauduleuses, illustrent l'escalade de la situation. Selon des sources militaires, ces établissements seraient utilisés non seulement pour des activités illégales, mais également comme bases militaires pour des opérations de déploiement.
Les réseaux sociaux, véritable catalyseur de la désinformation, ont également joué un rôle majeur en attisant les nationalismes des deux côtés. Les experts s'accordent à dire que la manipulation numérique peut compliquer une résolution pacifique. Comme l'affirme un analyste de BFM TV, "la cybercriminalité contribue à raviver des anciens ressentiments qui dépassent largement la simple question des ressources."
En conséquence, le Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, a déclaré la guerre à cette industrie clandestine. Cette lutte s'inscrit dans un cadre plus large, où le contrôle des activités illégales pourrait influencer les dynamiques géopolitiques en Asie du Sud-Est. Des experts, tels que ceux de l'International Institute for Strategic Studies (IISS), soulignent que ce conflit pourrait être perçu comme le premier à avoir la cyberfraude comme l'un de ses moteurs principaux.
Malgré les tentatives de normalisation, telles que la saisie d'avoirs liés à ces réseaux d'escroquerie, la situation reste volatile. Les conséquences de cette escalade ne se limitent pas à la sphère militaire; elles touchent également à l'économie et à la sécurité des populations riveraines.







