Ce dimanche, les Iraniens célèbrent Yalda, une fête ancestrale qui remonte aux temps de la Perse antique, marquant le solstice d'hiver et la nuit la plus longue de l'année. Connue dans les cultures iranienne et ouzbèke, Yalda évoque la renaissance avec la prolongation des journées qui s'ensuit. Pourtant, cette année, les festivités sont ternies par la crise économique qui frappe le pays.
Les récents événements, tels que le conflit de 12 jours avec Israël et la flambée du dollar, ont considérablement affecté le pouvoir d'achat des Iraniens. La Banque centrale a rapporté une inflation moyenne de 41 % au début du mois de décembre, un chiffre qui ne rend pas justice à la rapidité avec laquelle les prix des produits de première nécessité montent en flèche.
La célébration de Yalda, traditionnellement synonyme de repas en famille et de partage, devient ainsi un défi pour de nombreux ménages. Un marchand de fruits a confié à l'Agence France Presse : « Ce n'est plus comme avant, quand nous pouvions inviter toute notre famille. » Avec la monnaie nationale, le rial, ayant atteint des niveaux historiques bas par rapport au dollar (environ 1,3 million de rials au marché noir), le tableau est sombre.
Le quotidien Ham Mihan a même caricaturé la situation désolante dans un dessin où un homme pauvre tente de saisir un panier de fruits suspendu à la lune, symbolisant les difficultés de cette fête joyeuse.
Un symbole d'espoir
Malgré ces défis, les Iraniens choisissent de revenir à l'essence même de Yalda, qui véhicule l'espoir et la lumière dans l'obscurité. Poésie, vœux et prières sont devenus les éléments centraux des célébrations. Les vers de Hafez, un poète célèbre du XIVe siècle, sont souvent récités, apportant réconfort et sagesse face aux aléas de la vie quotidienne.
Une étudiante a partagé : « Nous passons du temps ensemble, avec nos grands-parents et d'autres membres de la famille. Nous lisons Hafez, buvons du thé ou du café, et les aînés chantent parfois. » Ce rapprochement familial témoigne du fait que, même en temps de crise, la culture persiste et renforce les liens sociaux.
Yalda est également célébrée dans d’autres pays persanophones tels que l’Afghanistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan, témoignant de la richesse culturelle et de la solidarité entre ces nations. Alors que l'avenir semble incertain, la fête de Yalda rappelle que la lumière, même dans l’obscurité, reste une source d'espoir pour tous.







