Le procès de deux jeunes Françaises, Ibtissem B. et Mariam N., se prépare à connaître un tournant décisif en Turquie. Accusées d'avoir transporté près de 25 kilos de cannabis en provenance de Thaïlande, les deux femmes, âgées de 22 et 23 ans, risquent une peine de prison allant de sept à douze ans, selon leur avocat, Umut Alikosiflu.
Les deux jeunes femmes ont été arrêtées le 28 février dernier à l'aéroport d'Istanbul, alors qu'elles avaient en leur possession des valises contenant une quantité significative de cannabis. Pendant leur première audience en septembre, elles ont soutenu qu'elles avaient été manipulées par un ami, Taeric O., incarcéré en France, qui leur aurait confié les bagages sous de fausses promesses d'un séjour de rêve en Thaïlande.
« Ce sont des jeunes naïves, manipulées par quelqu'un qu'elles considéraient comme un ami », a déclaré Inès, la tante d'Ibtissem B. À l'audience, Mariam a affirmé ne pas avoir été au courant de la présence de stups dans les valises, arguant qu'elle croyait qu'il ne s'agissait que de cosmétiques. « Si elle m'avait prévenue, je l'aurais dissuadée », a ajouté Inès, reflétant l'inquiétude de la famille face à une situation qui les a plongés dans l'incertitude.
Des experts en droit pénal ont souligné la gravité de la situation, notant que le système juridique turc est souvent impitoyable en matière de trafic de drogue. Selon l'avocate française Carole-Olivia Montenot, Taeric O. avait orchestré cette manœuvre depuis sa cellule, utilisant un téléphone portable introduit illégalement. « Il s'agit d'une manipulation élaborée, où ces jeunes femmes sont apparues comme des pions », a-t-elle déclaré.
Les conditions de détention des deux Françaises à la prison de Silivri, la plus grande d'Europe, sont relativement meilleures que ce qu'on aurait pu imaginer. Selon leur tante, elles bénéficient d'un bon traitement, avec des cours de turc et des conditions de vie correctes. « Ibtissem est patiente et suit les cours pour s'adapter », a-t-elle confié, en espérant une clémence de la part des juges.
Alors que le verdict approche, les proches des détenues s'accrochent à l'espoir que les circonstances atténuantes seront prises en compte. « Comme la drogue n'était pas destinée à la Turquie, nous espérons que la justice fera preuve de compréhension », a ajouté la tante d'Ibtissem. La décision prévue pour le mardi 23 décembre est attendue avec une anxiété palpable, à la fois en Turquie et en France, où cette affaire a suscité de vives réactions.







