Droits de douane : un coup dur pour les exportateurs français
À partir du 23 décembre 2025, la Chine met en place des droits de douane « provisoires » sur une large gamme de produits laitiers européens, une décision qui suscite une vive inquiétude parmi les exportateurs français, notamment Savencia, reconnu pour son expertise en matière de crème.
Le PDG de la fédération française des producteurs de lait, François-Xavier Huard, a qualifié cette mesure de « choc », soulignant les lourdes implications pour les entreprises françaises. « C’est un coup de massue, en particulier pour ceux qui ont collaboré avec les autorités chinoises lors d’une enquête sur des subventions jugées illégales, » a-t-il déclaré.
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a également exprimé son indignation, promettant un réajustement de la situation en collaboration avec d'autres pays européens.
Ces droits de douane, s'élevant entre 21,9 % et 42,7 %, selon le ministère chinois du Commerce, font suite à une enquête initiée en août 2024. Ils touchent principalement les fromages frais et transformés, le lait et la crème, accusés de causer un préjudice aux producteurs chinois.
Il est crucial de noter que la France a exporté près de 370 millions d’euros de produits laitiers vers la Chine en 2024, une somme qui pourrait diminuer dans les mois à venir si ces droits de douane s'appliquent à long terme. La poudre de lait, bien que significative, est pour le moment exclue de l'enquête, laissant ainsi un espoir de répit pour une partie de l'industrie laitière.
Vers une mobilisation collective
Face à cette situation, Huard indique que la phase de « contre-argumentaire » s’est ouverte, alors que de précédents accords avaient réussi à alléger les taxes sur d'autres produits, tels que le porc et le cognac.
De nombreux acteurs du secteur expriment leurs craintes que si ces taxes persistent, elles pourraient menacer de manière significative les exportations de crème et de fromages vers la Chine, ce qui aurait des répercussions directes sur les producteurs français, notamment en Normandie. « Ce message n’est pas bon pour nos agriculteurs, déjà éprouvés par d’autres crises, » a ajouté Huard.
La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) craint également des pertes de marché, tout en appelant à des conditions de rémunération équitables pour les éleveurs. Malgré cette turbulence, les producteurs continuent de montrer des signes de résilience, avec une collecte de lait en légère hausse. « L’industrie doit trouver des solutions pour soutenir les éleveurs en cette période de négociations cruciales, » conclut un représentant de la FNPL.







