Il y a un an, Brian Thompson, le président de United Healthcare, a été abattu dans les rues de Manhattan. Depuis le 1er décembre, le tribunal juge Luigi Mangione, qui est devenu en très peu de temps une figure marquante pour une partie de la population, certains allant même jusqu'à le saluer comme un héros.
Au tribunal, des supporters de Mangione brandissent des pancartes, et sur les réseaux sociaux, il est souvent présenté comme un saint. Accusé du meurtre de Brian Thompson, abattu en pleine rue, cet homme de 27 ans est devenu le symbole d'un combat qui touche profondément les convictions des Américains.
« Tuer des gens n’est jamais la bonne solution, mais quand c’est la dernière option, que peut-on faire d’autre ? » explique un témoin lors du procès, rappelant les réalités vécues par de nombreux Américains face au système d'assurance santé. Ce sentiment est partagé par beaucoup, comme en témoigne un article du Washington Post, qui souligne la frustration croissante liée aux pratiques des assureurs qui, selon eux, privilégient les profits au détriment des patients.
En s'attaquant au patron de United Healthcare, Mangione a visé ce que beaucoup considèrent comme l'incarnation d'un système inégalitaire. Tandis que les profits des compagnies d'assurance explosent, les patients se battent contre des soins coûteux et des remboursements aléatoires. Le New York Times a récemment mis en lumière ces injustices, examinant comment des millions d'Américains restent sous-assurés ou non assurés, malgré les coûts exorbitants des soins de santé.
Un geste devenu symbole
Les cartouches retrouvées sur le lieu du crime étaient marquées des mots « deny », « delay », et « depose », faisant référence aux tactiques utilisées par certains assureurs pour réduire les remboursements. Au moment de son arrestation, Mangione possédait l’arme du crime et un manifeste de trois pages dénonçant le système de santé américain. Dans ce document, il déclarait : « Je suis désolé pour les troubles causés, mais il fallait que cela se produise. Ces parasites le méritaient. »
Ancien élève brillant d'un lycée privé à Baltimore et diplômé d'une prestigieuse université américaine, Mangione est vu par certains comme un meurtrier devenu héros populaire. Des campagnes de financement pour sa défense ont attiré plus d'un million d’euros, avec des centaines de lettres de soutien venant de divers pays, comme rapporté par Le Parisien.
La menace de la peine capitale
Depuis Son arrestation, Luigi Mangione a plaidé non coupable pour toutes les charges. Sa défense mise sur l'illégalité des preuves recueillies, en vertu des quatrième et cinquième amendements de la Constitution. Si le jury le déclare coupable, il risque la réclusion à perpétuité. Cependant, un second procès fédéral pourrait potentiellement entraîner une peine de mort, intensifiant le débat sur les droits des patients et la responsabilité des compagnies d'assurances, comme l’explique un article de Libération.







