Un médecin gynécologue de Pau a récemment été relaxé par le tribunal correctionnel, après avoir été poursuivi pour avoir refusé de prendre en charge une patiente transgenre. Ce verdict, qui suscite de vives réactions, s'accompagne néanmoins d'une amende de 1 000 euros avec sursis pour des propos jugés transphobes qu'il a tenus sur les réseaux sociaux.
En août 2023, une patiente âgée de 26 ans, engagée dans un parcours de transition, s'est présentée au cabinet du gynécologue en raison de douleurs inquiétantes au niveau d'un sein. Cependant, le praticien a informé l'intéressée, par l'intermédiaire de sa secrétaire, qu'il ne souhaitait pas la prendre en charge, un détail qui a joué en sa faveur lors du procès.
Des propos jugés transphobes
Lors de son audition, le médecin, âgé de 64 ans, a justifié son refus en affirmant manquer de compétences pour traiter des patients transgenres. Il a déclaré : "Je n’ai jamais vu dans ma carrière une glande mammaire chez un homme sous traitement hormonal depuis trois ans. Je compte réorienter la patiente vers un spécialiste".
Cependant, ce refus a été suivi d'une réponse cinglante du gynécologue à un commentaire laissé par le compagnon de la patiente sur sa page Google. Ce dernier a qualifié les commentaires du médecin concernant les "vraies femmes" et son mépris pour les personnes transgenres de "blessants" et "inacceptables". Le gynécologue a alors exprimé son mécontentement, affirmant que les personnes trans ne devraient pas venir le consulter.
La procureure Orlane Yaouanq a qualifié ses propos d'"ordinaires" et a requis une peine de six mois avec sursis, ainsi qu'une amende de 3 750 euros, rappelant que l'ordre régional des médecins l'avait déjà sanctionné par une interdiction d'exercer. L'avocat de la victime a souligné l'impact psychologique que cette situation a eu sur sa cliente, affirmant qu'elle avait été "nocive".
Cinq associations de défense des droits LGBTQIA+ se sont constituées parties civiles pour soutenir la patiente. Leur avocat a déclaré : "Ses propos ne sont pas simplement blessants, ils sont clairement transphobes". Cette décision de justice soulève des questions importantes sur le droit à des soins sans discrimination, un principe fondamental que de nombreux experts et défenseurs des droits soutiennent, stipulant que la santé doit être accessible à tous, indépendamment de leur identité de genre.
Cette affaire met en lumière des enjeux cruciaux relatifs à l'égalité des droits et à la lutte contre la discrimination dans le secteur médical. Les erreurs de communication et les préjugés peuvent non seulement entraîner des blessures psychologiques, mais aussi compromettre sérieusement la santé des individus concernés. Dans ce contexte, l'affirmation des droits des personnes transgenres et la formation des professionnels de santé sur ces questions sont essentielles.







