Le 4 décembre, la prison de Bordeaux-Gradignan a été le théâtre d'un mouvement de protestation des surveillants pénitentiaires. En raison de la dégradation continue des conditions de vie et de travail, des agents ont bloqué les mouvements des détenus pendant plusieurs heures, mettant en lumière une situation de plus en plus explosive dans cet établissement.
Le nombre de détenus dans cet établissement a atteint un pic inquiétant de 1 220, pour seulement 633 places opérationnelles, soit un taux d'occupation frôlant les 200%. Cette crise de surpopulation s'accompagne d'une augmentation des tensions, avec des bagarres et agressions quotidiennes signalées par des sources internes. Selon des représentants syndicaux, la situation est devenue intenable, et le manque de personnel exacerbe les problèmes. "L'absence de moyens est criante, avec des agents absents pour des raisons de santé qui s'accumulent", souligne Ronan Roudaut, représentant de l'Ufap-Unsa Justice.
Le contexte a été aggravé par l'inauguration de nouveaux bâtiments censés améliorer la situation, mais qui, paradoxalement, ont compliqué la logistique. Les surveillants peinent à gérer un nombre excessif de détenus dans des conditions précaires, ce qui nuit à la sécurité tant des agents que des détenus. Un rapport de Le Monde met également en évidence le malaise croissant parmi les surveillants, avec des arrêts maladie en forte hausse et un management jugé toxique.
Face à cet état des lieux, des solutions temporaires, comme l’ajout de 17 lits supplémentaires et la réouverture d'un étage d’une quarantaine de cellules, sont envisagées. Toutefois, les syndicats s'interrogent sur la capacité de l'administration pénitentiaire à fournir le personnel nécessaire pour gérer efficacement cette augmentation. En attendant des réponses claires et des mesures concrètes, les surveillants ne sont pas à l'abri de nouvelles actions de protestation, ponctuées par une colère grandissante.
Pour approfondir cette problématique, il serait intéressant de se pencher sur les expériences vécues par d'autres établissements en France, où des situations similaires sont observées, renforçant ainsi la nécessité d'une réforme structurelle dans le milieu carcéral.







