Ce mercredi, la question du budget militaire sera au cœur des discussions à l'Assemblée nationale. Le gouvernement a fait part de ses préoccupations quant à un risque de rejet du budget de l’État, ce qui pourrait compromettre la rallonge de 6,7 milliards d’euros pour les forces armées. Une telle décision serait dramatique dans le contexte actuel de tensions internationales.
Le projet de loi de finances pour 2026 inclut une augmentation significative du budget de la défense, le portant à 57,2 milliards d’euros. Ce financement vise à répondre à la menace croissante que représente la Russie, tout en tenant compte de la possible diminution du soutien américain face à un environnement géopolitique instable. Appelé à s’exprimer sur ce sujet ce mercredi, le Premier ministre, Sébastien Lecornu, espère que ce débat stimulant soulignera l'importance d'une majorité politique sur des sujets essentiels tels que la défense. Selon Benjamin Morel, constitutionnaliste, une fragmentation du vote du budget serait problématique : "On ne peut pas isoler les crédits du ministère des Armées sans impacts significatifs pour la nation.".
La défense est l'une des rares questions à obtenir un consensus au sein des partis, hormis ceux de gauche comme La France Insoumise (LFI) et le Parti Communiste Français (PCF). À la suite de la réussite de l'adoption du budget de la Sécurité sociale, le gouvernement veut démontrer que des majorités thématiques peuvent exister au Parlement. Un second débat aura lieu la semaine prochaine, centré sur la lutte contre le narcotrafic, un sujet qui suscite généralement peu de controverse.
Un scénario pessimiste s’esquisse si la loi de finances est rejetée : une loi spéciale ne permettrait de reconduire que les dépenses de 2025. Les forces armées pourraient donc se retrouver privées de la hausse indispensable, avec des conséquences désastreuses pour la défense nationale et l'industrie de l’armement. "Sans cette augmentation, nous serons contraints de renoncer à plusieurs programmes essentiels", avertit Catherine Vautrin, ministre des Armées. Les militaires pourraient être amenés à abandonner des acquisitions telles que deux avions Rafale et d’importants fonds pour l'entraînement et le développement technologique.
Le discours du gouvernement met en avant l'urgence de voter le budget général pour préserver l'intégrité des forces armées françaises face aux ambitions militaires de pays comme la Russie, qui pour sa part continue d'investir massivement malgré la crise économique.
Cette augmentation budgétaire vise non seulement à renforcer les capacités militaires de la France mais aussi à garantir la souveraineté nationale dans un monde de plus en plus imprévisible. Les décisions prises aujourd'hui façonneront la défense nationale pour les années à venir.







