Depuis son introduction en 2018, l'encadrement des loyers a souvent été sujet à controverse, notamment parmi les fédérations de propriétaires. Cependant, un rapport récent de la mission flash, remis au gouvernement, souligne que ce dispositif, appliqué depuis 2019 dans diverses villes françaises, a contribué à atténuer l'augmentation des loyers sans réduire l'offre locative.
Les données de l'organisme Pricehubble révèlent une contraction significative de l'offre locative dans toutes les villes, qu'elles appliquent ou non ce dispositif. Par exemple, Paris a connu une baisse de 55% de son offre de logements entre 2021 et 2025, et d'autres villes comme Nice et Toulouse affichent des baisses similaires. Il est crucial de noter que ces tendances ne sont pas uniquement attribuables à l'encadrement des loyers.
“L'encadrement des loyers n'est pas la cause principale de la baisse de l'offre locative dans les zones tendues”, notent les députés Echaniz et Le Meur.
Malgré ces ajustements, certains experts affirment que les augmentations des loyers ont été significativement plus modérées dans les villes concernées par l'encadrement. À Paris, la hausse des loyers a été de 10,7% contre 19% à Nice, par exemple, selon Pricehubble. Cette situation illustre à quel point l'encadrement peut offrir une forme de protection pour les locataires en période de crise immobilière.
Cependant, des voix s'élèvent également pour critiquer la complexité du dispositif. Des propriétaires, représentés par des organisations comme l'Unis et l'Unpi, indiquent que l'encadrement des loyers pourrait avoir des effets contre-productifs sur le marché locatif. Ils soutiennent que la séparation des loyers et des charges pourrait mieux refléter la réalité financière des locataires.
“Les charges courantes ont augmenté de manière disproportionnée par rapport aux loyers”, généralement considérés comme figés par cette législation,” affirment ces groupes.
Les discussions se poursuivent au sein de l'Assemblée nationale, où plusieurs élus, comme Édouard Philippe, expriment déjà leur scepticisme quant à une généralisation de cette politique. Il préconise une législation équilibrée qui prenne en compte les intérêts des propriétaires tout autant que ceux des locataires.
Dans un contexte où le marché de l'immobilier continue à évoluer rapidement, la pérennisation de l'encadrement des loyers sera sans doute un sujet brûlant de débats à venir. Les préoccupations concernant l'accès à un logement abordable demeurent cruciales, illustrant la nécessité de solutions efficaces et inclusives qui bénéficient à l'ensemble des acteurs du marché.







