Le 8 novembre dernier, le conseil municipal d’Artigues-près-Bordeaux a été le théâtre d'un nouvel épisode de tensions où Alain Garnier, le maire écologiste, a annoncé une demande de protection fonctionnelle. Cette requête vise à le couvrir financièrement dans le cadre d’éventuelles procédures judiciaires pour diffamation, à la suite d’un tract distribué par le seul syndicat représentatif, SUD. Ce document, diffusé le 15 novembre, évoque des problèmes persistants au sein de la direction éducation, enfance et jeunesse (DEEJ), un service agité par des dissensions chroniques selon de nombreux agents.
Le syndicat SUD accuse le maire de soutenir inconditionnellement cette direction, qui est contestée par une grande partie du personnel. Dans un second tract, émis le 17 novembre, des animateurs de la commune ont exprimé leur désaccord avec les allégations de SUD, affirmant recevoir un soutien solide de leur hiérarchie et dénonçant des représentations déformées de leur situation.
Un climat de méfiance
D'après Dominique Brouch, le secrétaire départemental de SUD, les tracts lancés soulèvent d'importantes questions juridiques sur la diffamation, insinuant que la mairie pourrait manipuler la situation. Cependant, Alain Garnier dénonce ces accusations, affirmant avoir été approché par une vingtaine d’agents, qui lui ont fait part de leur malaise face aux pratiques du syndicat.
Les tensions entre l'administration et le personnel de la DEEJ remontent à plusieurs années, comme le souligne un rapport d'Le Monde. La situation a pris une tournure plus dramatique en 2022, marquée par des conflits internes exacerbés. D’après certaines sources médiatiques, la souffrance au travail y est palpable, un constat confirmé par plusieurs agents qui se sentent otages d'un climat hostile.
Un conflit qui coûte cher
Les procédures judiciaires s’enchaînent, avec des demandes de protections fonctionnelles refusées, entraînant un lourd coût pour la municipalité. SUD a récemment gagné une contestation, annulée par le tribunal administratif, mais le climat de tension demeure. Ce conflit s’est intensifié, avec des accusations réciproques qui fragilisent l'ensemble des acteurs concernés. Selon des experts, les conflits internes dans les services publics peuvent gravement nuire à l’efficacité des missions municipales.
La situation étant devenue explosive, le syndicat envisage un dépôt de plainte pour discrimination syndicale à l’encontre de la mairie, aggravant encore les tensions. Dans ce climat pré-électoral, il est essentiel de se demander si ces tensions auront un impact sur les résultats des prochaines élections municipales, prévues pour fin 2026, et si cette querelle aura des conséquences sur la gouvernance municipale.







