Depuis plusieurs jours, la colère des agriculteurs en France s'exprime vigoureusement contre la politique gouvernementale qui prévoit l'abattage massif des bovins en réponse à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Bien que le mouvement ait connu un certain reflux le 21 décembre, des actions significatives continuent d'avoir lieu, principalement dans le Sud-Ouest et le Nord du pays.
Selon le ministère de l'Intérieur, le week-end dernier a vu une diminution des mobilisations, avec seulement 23 actions répertoriées, réunissant environ 720 personnes, alors qu'elles atteignaient 50 actions la veille. Les agriculteurs s'organisent pour exprimer leur désaccord face aux mesures drastiques décidées par le gouvernement. À la frontière franco-belge, une action de blocage a été menée, rassemblant une centaine de manifestants, qui ont utilisé des ballots de paille pour obstruer l'autoroute A2, créant ainsi des embouteillages massifs, comme l'a rapporté l'AFP.
Les protestataires ont non seulement réclamé une révision des politiques d'abattage, mais ont également dénoncé les accords de libre-échange avec le Mercosur, qui, selon eux, menacent l'agriculture locale. "C'est un acte de soutien aux éleveurs de France, mais aussi une voix contre une concurrence déloyale", a déclaré Benjamin Serra, maraîcher et organisateur du blocage. Les discussions autour des accords commerciaux prennent tout leur sens dans un contexte où de nombreux agriculteurs sentent que leur survie et leurs moyens de subsistance sont menacés.
Les rassemblements dans le Sud-Ouest se poursuivent, avec des interruptions de la circulation sur des axes essentiels comme l'A63 près de Bordeaux et l'A64 entre Toulouse et Bayonne. À Tarascon-sur-Ariège, le blocage de la RN20 a été levé après dix jours, mais les appels à la mobilisation continuent de se faire entendre, avec des mises en garde de la part de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale.
D'après le Premier ministre, environ 50% du cheptel ariégeois a été vacciné contre la dermatose. Toutefois, de nombreuses voix s'élèvent pour critiquer la lenteur des vaccinations et l'inefficacité perçue des mesures d'abattage. Dans une tribune sur La Tribune, plusieurs anciens ministres de l'Agriculture ont exprimé leur soutien à une approche plus musclée, insistant sur la nécessité de lutter contre une éventuelle épidémie par des mesures proactives et efficaces, tout en exhortant à éviter une stratégie imprégnée d'émotions.
La situation actuelle soulève des inquiétudes sur les futures politiques agricoles et l'avenir même de nombreux exploitants, face à une crise à la fois sanitaire et économique. La mobilisation des agriculteurs de France traduit une volonté d'imposer leur voix dans un paysage politique qui, pour l'instant, semble obscurci par des décisions jugées inappropriées.







