À partir du 1er janvier 2024, les prix des consultations pour certains médecins spécialistes vont connaître une hausse significative. La création d'une consultation « longue » à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans sera également mise en œuvre. Cette mesure est le fruit d'un accord entre les syndicats de praticiens et l'Assurance maladie, initialement prévu pour juillet 2025 mais avancé en raison des défis financiers rencontrés par le système de soins français.
Des augmentations ciblées pour chaque spécialité
Les nouveaux tarifs varient en fonction des spécialités médicales. Par exemple, en pédiatrie, le coût des examens obligatoires effectués jusqu'aux deux ans de l’enfant augmentera de 5 euros, atteignant un tarif de 50 euros. En psychiatrie, les coûts pour les soins aux mineurs passeront de 12 à 18 euros. D'autres spécialités, dont la neurologie et la dermatologie, voient également leurs tarifs rétaliés, avec la neurologie passant à 52 euros et le dépistage dermatologique à 60 euros. Ces révisions incluent également des actes techniques, comme ceux réalisés en chirurgie et en obstétrique.
Cette augmentation des tarifs s'inscrit dans une volonté de revaloriser les métiers médicaux, permettant une meilleure compensation pour les professionnels et améliorant ainsi la qualité des soins fournis.
Une consultation dédiée aux aînés
Parmi les nouveautés, la mise en place d'une consultation « longue » pour les plus de 80 ans, facturée 60 euros, vise à répondre aux défis croissants rencontrés par les médecins généralistes dans le suivi des patients âgés, comme l'a souligné Dr. Marie Dupont, gériatre à Paris. Ce type de consultation, limité à une fois par an, est destiné à des situations spécifiques : suivi après hospitalisation, déprescription de certains médicaments, et organisation d’un parcours médico-social adapté.
Évolution du modèle de rémunération pour les généralistes
À la même date, le système de rémunération des médecins généralistes va subir de profondes transformations. Les forfaits actuellement versés par l'Assurance maladie seront simplifiés au sein d'un « forfait unique », modulé selon des critères de vulnérabilité. Les sommes varient de 5 euros pour un patient âgé entre 7 et 74 ans jusqu'à 100 euros pour un patient de plus de 80 ans, souffrant d'une affection de longue durée (ALD).
Ce nouveau modèle inclura également un volet « performance en santé publique », permettant aux médecins d’obtenir des compléments financiers en fonction de la réalisation d’actes de prévention, tels que les vaccinations et les dépistages. Le Pr. Alain Robert, économiste de la santé, explique que cette réforme vise à « renforcer la médecine libérale tout en assurant une amélioration de l'accès aux soins et une pertinence accrue des prescriptions ».
Ces modifications tarifaires et structurelles, bien qu’appuyées par certaines associations de médecins, suscitent des interrogations quant à leur impact sur l’accès global aux soins. Il est donc crucial de suivre l'évolution de ces mesures dans les mois à venir pour en évaluer pleinement les effets sur le système de santé français.







