La mobilisation des agriculteurs en Occitanie ne montre aucun signe d'essoufflement. Ce mardi 30 décembre, de nombreux producteurs continuent de protester contre la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et la crainte d'une signature imminente d'un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur.
Des actions marquantes en cours
Ce matin, des agriculteurs bloquent toujours l'autoroute A64, une action qui se prolonge maintenant depuis deux semaines. À Carcassonne, environ une centaine de manifestants ont investi divers hypermarchés, retirant des produits importés. Ce mouvement est le signe d'une inquiétude croissante concernant la survie des filières locales.
Une présence constante à Carbonne
À Carbonne, en Haute-Garonne, le blocage de l'A64 perdure, comme l'a confirmé la gendarmerie locale. Maxime Rau, président de la Coordination Rurale 31, a déclaré : "Nous étions en famille pour Noël, mais il est essentiel de maintenir la pression sur la gestion de la DNC et l'accord avec le Mercosur, en plus de demander des simplifications administratives." Depuis le premier cas de DNC détecté dernièrement, l'État tente de maîtriser le virus par trois mesures : abattage systématique des animaux infectés, vaccination et restrictions sur les mouvements.
L'accord avec le Mercosur au centre des conflits
La gestion de la DNC n'est pas le seul sujet de mécontentement. Les agriculteurs craignent surtout les conséquences de l'accord de libre-échange projeté avec le Mercosur. Ce dernier risque de compromettre la compétitivité des producteurs locaux face à la concurrence étrangère. Lors de leur récente action dans un hypermarché, des membres de la Coordination Rurale et de la Confédération paysanne ont notamment dénoncé la présence de produits importés tels que des haricots verts, des avocats marocains et du vin espagnol, qu'ils ont déposés près des caisses pour mettre en lumière cet affront à la production locale.
Yann Vétois, porte-parole de la Confédération paysanne de l'Aude, a exprimé son indignation : "Ces accords vont mettre en péril nos agriculteurs. Nous savons faire du foie gras, du vin, de l'huile. C'est essentiel de rappeler que tout cela est produit localement." La signature de cet accord, initialement prévue en décembre, a été reportée, suscitant un espoir parmi les agriculteurs de voir leur voix entendue.
Les manifestations en cours soulignent l'urgence de la situation. Certains experts de l'agriculture craignent que sans des mesures concrètes de soutien, le déséquilibre entre les agriculteurs locaux et les importations ne devienne insoutenable. Le ministre de l'Agriculture a, pour sa part, reconnu la nécessité d'un dialogue pour tenter de résoudre ces conflits d'intérêt. Comme l'indique le site de Midi Libre, ces événements ne sont qu'un aperçu des tensions croissantes dans le secteur agricole.







