La décision cruciale concernant le programme d'avion de combat européen Scaf, initialement prévue pour la fin de l'année 2025, a été une fois de plus retardée, a informé le gouvernement allemand. Cette nouvelle vient dans un contexte où la collaboration entre les différents acteurs industriels semble s'essouffler.
Un porte-parole du gouvernement a souligné que "aucune décision définitive n'a encore été prise", expliquant que cela est dû à un "agenda franco-allemand chargé en matière de politique étrangère et de sécurité". Lancé en 2017 comme symbole de coopération militaire entre la France et l'Allemagne, le projet Scaf a depuis connu des tensions, notamment avec l'implication de l'Espagne.
En novembre dernier, Emmanuel Macron avait évoqué l'importance d'atteindre des résultats tangibles lors de sa rencontre avec le chancelier Friedrich Merz. Cependant, les promesses de décisions claires ont laissé place à un flou persistant. Les défis au sein des équipes industrielles se multiplient, notamment en raison des demandes de Dassault, l'avionneur français, qui souhaite plus d'autonomie dans son rôle principal au sein du consortium.
Berlin et Madrid, soutenus par les géants Airbus et Indra, témoignent d'une certaine exaspération face à la situation actuelle, tandis que le projet a été estimé à 100 milliards d'euros. Des rumeurs commencent à circuler, laissant entendre que l'Allemagne envisagerait de se tourner vers le projet concurrent GCAP, qui regroupe le Royaume-Uni, l'Italie et le Japon. Ce projet attire l'attention alors que l'Europe cherche à renouveler ses capacités militaires dans un contexte de tensions croissantes avec la Russie.
Un député allemand a suggéré la possibilité de construire non pas un, mais deux avions de combat dans le cadre du projet Scaf, une idée qui pose des questions sur le budget et l'efficacité du projet à long terme. Les experts du secteur, tels que Jean-Pierre Gilliard, analyste militaire, soulignent l'urgence de prendre des décisions rapides pour éviter que l'Europe ne perde son indépendance en matière de défense face à des menaces extérieures.
Dans l'optique de renouveler sa flotte d'avions de chasse avant 2040, l'Europe se doit de clarifier sa position rapidement. Alors que certains recommandent une collaboration renforcée, d'autres avancent des critiques sur l'efficacité du projet. L'avenir du Scaf est donc en suspens, faisant monter la pression sur les décideurs européens.







