Le budget de la Sécurité sociale est en pleine tourmente. Après un vote serré lors de l'examen de la partie recettes, l'Assemblée nationale a réintroduit la suspension tant attendue de la réforme des retraites. Toutefois, l'avenir de cette décision est incertain, un nouveau vote aura lieu mardi prochain, et de nombreux députés s'interrogent sur la possibilité de son adoption.
L’Assemblée a rejeté une autre proposition controversée : le gel des pensions de retraite et des minimas sociaux, qui avait déjà suscité des oppositions en première lecture. Bien que partiellement rétablie par le Sénat à la recherche d’économies, cette mesure a été largement condamnée par les députés.
La suspension de la réforme des retraites a été adoptée par 162 voix contre 75, un signe évident de l’opposition croissante au sein des rangs de l'Assemblée. Alors que les débats se poursuivent, le passage de la partie « dépenses » du budget devrait également être soumis au vote mardi, juste avant le vote décisif sur l'ensemble du projet de loi, a déclaré la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.
Ce vote se tiendra dans un contexte de tensions politiques élevées. La majorité des votes ont été marqués par une faible participation, notamment parmi les groupes fermement opposés tels que le RN et LFI, une situation que certains experts jugent alarmante. Un cadre macroniste a exprimé des craintes quant à la durabilité du vote, soulignant que « ce résultat n'est pas reconductible ». Les ultimes analyses des résultats laissent entrevoir un tableau difficile pour l'exécutif qui espère éviter un recours à l'article 49.3 de la Constitution.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a salué le travail de concertation avec divers partis, tout en faisant face à des critiques croissantes concernant le niveau de déficit de la Sécurité sociale. La ministre Amélie de Montchalin a anticipe un déficit de 22,5 milliards d’euros pour 2026, alors que la cible du gouvernement était de 20 milliards. Ce décalage pourrait renforcer la pression sur le gouvernement, déjà contesté pour ses concessions faites aux partis de gauche.
En parallèle, le Sénat poursuit ses délibérations sur le budget de l'État, s'attaquant à des mesures impopulaires comme la suppression de 4 000 postes d'enseignants. Ce contexte politique agit comme un révélateur des tensions internes, avec des positions polarisées sur des questions critiques comme le financement des retraites et la gestion de la Sécurité sociale, un enjeu majeur pour l'avenir politique du pays.







