Le 12 décembre prochain, Elvire P. se retrouvera devant le tribunal correctionnel pour des faits graves de délaissement d'un mineur. Accusée d'avoir laissé un enfant autiste, âgé de dix ans, enfermé dans une chambre surchauffée pendant plusieurs heures, elle risque jusqu'à sept ans de prison et 100 000 euros d'amende. Cette affaire a mis en lumière les défis de la garde d'enfants porteurs de troubles autistes.
Les événements se sont produits le 27 juin dernier, lorsque la baby-sitter a d'abord contacté la police pour signaler la disparition de l'enfant, prétendant l'avoir laissé seul « une vingtaine de minutes ». Cependant, les enquêteurs évaluent le temps d'absence à au moins quatre heures. Alertés par des voisins qui entendaient des bruits inquiétants, les pompiers et la police ont découvert le jeune garçon nu et en détresse dans une chambre fermée, entouré de débris et sans la moindre présence adulte.
Transféré à l'hôpital Robert Debré puis confié à l'Aide sociale à l'enfance (ASE), l'enfant, qui ne peut communiquer verbalement, représente un exemple tragique des dangers qui guettent les plus vulnérables dans des situations de négligence. C'est le père de l'enfant, Alexandre S., qui a expliqué aux autorités qu'il était séparé et qu'il confiait régulièrement son fils à des baby-sitters formées pour son trouble. Bien qu'il soit décrit comme un père attentif et engagé, cette situation soulève des questions sur la capacité à bien encadrer des enfants ayant des besoins spécifiques.
Selon des experts en protection de l'enfance, ce cas met en lumière l'importance d'une formation adéquate pour les intervenants auprès d'enfants en situation de handicap. « La sensibilisation des baby-sitters aux particularités des enfants autistes est primordiale pour éviter de telles tragédies », souligne un psychologue spécialisé qui a demandé à rester anonyme.
Alors qu'Elvire P. attend son procès, l'affaire suscite de vives discussions dans les médias et auprès des associations de parents d'enfants autistes. La responsabilité parentale est mise à l'épreuve, et chacun espère que cette tragédie conduira à des réformes pour mieux protéger les enfants en situation de vulnérabilité.







