Dans son ouvrage marquant, Virginie Adane, historienne à Nantes, met en lumière une date souvent oubliée qui révèle une facette cruciale de la formation des États-Unis : 1619. Au moment de la fondation de Jamestown, l'esclavage devient une réalité en Virginie.
Ce tournant historique se manifeste lorsque deux navires accostent sur les côtes américaines, apportant avec eux des captifs africains destinés à être asservis. Bien que cet événement ne suscite guère d'intérêt à l'époque, il représente un moment charnière dans l'histoire du pays, signifiant le début d'une exploitation systématique qui marquera le développement de la nation.
Le travail des historiens, comme le souligne Adane, permet de mieux comprendre l'importance de cette date dans le récit national. Des études récentes mettent en avant le rôle des Africains et de leurs descendants dans la construction des États-Unis, un aspect souvent négligé comme l'indique un rapport de France Culture.
Cette réévaluation de l'histoire d'Amérique ne se contente pas de raviver des souvenirs du passé, mais elle jette également une lumière nouvelle sur les luttes contemporaines des Afro-Américains. Dans une époque marquée par la quête de justice sociale et de reconnaissance, le souvenir de 1619 revêt une importance politique et symbolique frappante. Selon le sociologue Alain Touraine, comprendre ces racines est essentiel pour avancer vers une société plus juste et équitable.
En célébrant 1619 comme point de départ de l'esclavage en Amérique, nous reconnaissons non seulement la souffrance des ancêtres, mais aussi leur résilience et leur rôle déterminant dans la création d'un pays complexe et diversifié.
Le livre 1619, l’autre naissance des États-Unis de Virginie Adane invite ainsi à retracer les origines de l’identité américaine tout en posant la question de la réévaluation du passé et de ses implications sur les générations d’aujourd’hui.







