La situation à la centrale de Tchernobyl, marquée par un conflit en Ukraine qui s’étire, préoccupe désormais toute l'Europe. Selon un rapport afférent à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'immense arche métallique, conçue pour sécuriser les vestiges du réacteur n°4, a subi des dommages significatifs lors d'une « attaque de drone en février ». Cette structure vitale aurait « perdu ses principales fonctions de sécurité, notamment sa capacité de confinement », un avertissement qui alerte sur les dangers potentiels d'une catastrophe nucléaire. Ces informations, révélées par l'AIEA, interviennent presque un an après l'incident.
Une présence militaire renforcée autour de Tchernobyl
Malgré la catastrophe de 1986, la centrale de Tchernobyl reste une installation active, bien qu’elle ait changé de vocation. Emmanuelle Galichet, enseignante-chercheuse en physique nucléaire, explique que « c'est un site absolument central en Ukraine ». En effet, le pays, qui comptait jusqu'à récemment 15 réacteurs nucléaires répartis sur quatre centrales, utilise Tchernobyl pour le « stockage des déchets radioactifs ».
La centrale est actuellement sous la protection des forces armées ukrainiennes, gage de la gravité de la situation. De plus, les menaces d’attaques dans cette zone stratégique suscitent des inquiétudes croissantes. Jean-Michel Cadenas, spécialiste des questions nucléaires, souligne : « La sécurité de Tchernobyl est essentielle non seulement pour l'Ukraine mais aussi pour toute l'Europe. Les conséquences d'une nouvelle défaillance pourraient être désastreuses. »
À l'heure où les tensions géopolitiques exacerbent les craintes d'une accident majeur, le besoin d'une surveillance accrue s'impose. Les experts s'accordent à dire que des mesures de sécurité renforcées sont indispensables pour protéger cet héritage industriel du siècle dernier, tout en restant vigilant face aux développements du conflit.







