Le Parlement européen a adopté, le 17 décembre, deux textes majeurs visant à renforcer la politique migratoire du continent, grâce à un partenariat inattendu entre la droite traditionnelle et l'extrême droite. Ces mesures permettraient notamment le renvoi de demandeurs d'asile vers des pays jugés « sûrs », indépendamment de leurs origines.
« C'est un cadeau de Noël pour Giorgia Meloni », a critiqué Damien Carême, élu de la gauche radicale, faisant allusion aux nouvelles initiatives de la Première ministre italienne concernant l'accueil des migrants. Ces mesures se heurtent aux objections des ONG, qui s'alarment quant au traitement des demandeurs d'asile dans ces pays tiers. En réponse, la Commission européenne défend ces choix, stipulant que les pays destinataires devront respecter les droits fondamentaux des personnes.
« Soyons clairs : ce texte ne vise pas à améliorer notre système d'asile. Nous allons renvoyer des individus vers des pays sans aucun lien avec eux, sans même examiner leurs demandes », a souligné Fabienne Keller, eurodéputée centriste.
Une ébauche de liste de pays jugés « sûrs »
Une autre mesure clé du dispositif adopté consiste à instaurer une liste de pays que l'UE considère comme « sûrs ». Cette liste, qui comprend le Kosovo, le Bangladesh, la Colombie, l'Égypte, l'Inde, le Maroc et la Tunisie, a pour but d'accélérer le traitement des demandes d'asile et d'encourager leur rapatriement.
L'eurodéputé d'extrême droite Fabrice Leggeri a justifié ces réformes en affirmant qu'elles étaient essentielles pour « réduire la pression insupportable des demandes d'asile infondées qui pèsent sur nos États membres ». La droite a uni ses forces avec l'extrême droite pour faire avancer ces propositions, déjà approuvées par les États membres la semaine précédente.
La baisse des arrivées, avec environ 20 % de moins par rapport à l'année passée, n'a pas suffi à apaiser les inquiétudes des responsables politiques en Europe. Soumis à la pression croissante de la droite et de l'extrême droite, ils continuent de multiplier les initiatives pour renforcer leur politique migratoire. Comme le remarque Le Monde, ces nouvelles orientations pourraient profondément redéfinir le paysage migratoire européen.







