Les exportations d'oranges tunisiennes, bien que modestes par rapport aux géants africains comme l'Afrique du Sud et l'Égypte, s'apprêtent à prendre un tournant significatif. En 2025/2026, sous l'égide du Groupement Interprofessionnel des Fruits (GIFruits), le pays vise à expédier 15 000 tonnes de la variété maltaise vers la France, soit presque trois fois le volume exporté lors de l'année précédente (5 555 tonnes).
Une offensive pour retrouver des sommets
Ce plan ambitieux marque un retour aux niveaux d'exportation atteints au début des années 2010. Entre 2015 et 2017, les exportations vers la France avaient culminé à 15 558 et 15 999 tonnes, respectivement, selon des données de l'Office statistique de l'Union européenne (Eurostat). Malheureusement, le secteur a connu un déclin, ses ventes perdant près de la moitié de leur volume entre 2020 et 2025, en grande partie en raison de conditions climatiques défavorables, notamment la sécheresse dans la région de Nabeul, qui abrite la majorité des vergers tunisiens.
Pour la campagne 2025/2026, bien que la production d'agrumes soit attendue en légère baisse de 2 % à 376 000 tonnes, la filière réagit en intensifiant ses efforts de promotion. Tarek Tira, directeur adjoint du développement des exportations, a déclaré à l'agence Tunis Afrique Presse que diverses initiatives sont en cours pour stimuler la demande française.
Selon le ministère de l'Agriculture, cette initiative inclura la participation à de grands événements internationaux tels que le Salon international de l'agriculture (SIA) à Paris, prévu du 21 février au 1er mars 2026. Durant cet événement, des journées de dégustation et des campagnes sur les réseaux sociaux seront organisées pour cibler des consommateurs âgés de 20 à 40 ans.
Renforcement des normes phytosanitaires
En parallèle, les producteurs tunisiens veillent à garantir la conformité phytosanitaire de leurs cargaisons. Un traitement contre la mouche méditerranéenne a déjà été mis en œuvre, avec des prélèvements réguliers dans les exploitations pour contrôler les résidus de pesticides. Au total, huit unités de conditionnement seront mobilisées pour l’exportation de l'orange maltaise, dont les envois débuteront dès le 31 décembre 2025.
Ce regain d'activité est crucial, car la France représente le principal marché pour les oranges tunisiennes, absorbant près de 98,9 % de ces exportations la saison dernière, comme l'indiquent les données de GIFruits. Malheureusement, la Tunisie reste cependant un acteur modeste sur le marché européen, où les grandes exportations sont dominées par des pays voisins comme l'Égypte et l'Afrique du Sud. Toutefois, avec une stratégie adaptée et un travail soutenu, la Tunisie espère inverser cette tendance.
Comme l'indique une analyse récente de Le Monde, la valorisation des produits locaux et la mise en avant de la qualité pourraient être les clés de voûte du succès de cette offensive sur le marché français.







