Lors de sa récente conférence de presse, Vladimir Poutine a affirmé que « la balle est dans le camp » de l'Ukraine et de ses alliés européens, insinuant que la responsabilité de la négociation d'une issue au conflit repose désormais sur leurs épaules. Ses déclarations surviennent alors que le conflit, qui se prolonge depuis février 2022, entre dans sa cinquième année.
Le président russe a considérablement vanté les avancées de son armée sur le front est, affirmant que les forces russes poursuivent leurs succès et que l'Ukraine subit des reculs sur plusieurs lignes. Poutine a déclaré : « Je suis convaincu que nous aurons d'autres succès d'ici la fin de l'année », soulignant une dynamique militaire apparemment favorable à la Russie.
Selon les chiffres avancés, les forces russes contrôlent actuellement environ 19 % du territoire ukrainien. Interrogé sur sa propre responsabilité dans ce conflit meurtrier, Poutine a répondu qu'il ne se sentait pas concerné, affirmant que la guerre avait été initiée par l'Ukraine elle-même. Cette justification a été largement critiquée internationalement, plusieurs experts soulignant que ces propos ne font qu'enflammer davantage les tensions. Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, a noté que les discours de Poutine semblent de plus en plus déconnectés de la réalité de la situation sur le terrain.
Poutine a également rappelé que la Russie avait déjà fait des concessions lors de discussions avec des représentants américains, laissant entendre que le Kremlin était prêt à discuter de l'issue du conflit, mais qu'il était impératif que Kiev et ses alliés européens adoptent une approche constructive. Des pourparlers sont en cours entre les États-Unis et l'Ukraine pour élaborer un plan de paix, celui-ci prévoyant des concessions territoriales et des garanties de sécurité pour l’Ukraine.
Dans un avertissement à l'égard de l'Occident, Poutine a menacé de lourdes répercussions en cas de confiscation des avoirs russes gelés, ce qui pourrait entraîner des mesures de représailles. Cette menace arrive dans un contexte où l'Union européenne peine à s'accorder sur l'utilisation de ces fonds, préférant lever un emprunt massif de 90 milliards d'euros pour soutenir Kyiv.
Alors que l'économie russe montre des signes de stagnation, Poutine a tenté de rassurer ses concitoyens sur la situation économique. Malgré une résilience apparente face aux sanctions, des spécialistes comme Olivier Blanchard, ancien économiste en chef du FMI, prévoient un ralentissement de la croissance économique russe, citant des pénuries de main-d'œuvre et des augmentations de prix comme conséquences notables. En réponse à ces défis économiques, la Banque centrale russe a récemment réduit son taux directeur.
Ce type de conférence de presse, qui se déroule presque chaque année depuis 2001, permet à Poutine de répondre aux préoccupations du public sur divers sujets allant de la géopolitique à des problèmes locaux. Plus de 2,5 millions de questions ont été soumises en amont, utilisant l'intelligence artificielle pour aider à filtrer les interrogations principales. En assurant de l'attention pour les préoccupations locales, il a promis d'examiner de près les questions fiscales des commerçants, tout en soulignant son engagement à respecter les intérêts du pays.
La dynamique actuelle indique que le jeu diplomatique entre Moscou et l'Occident est loin d'être résolu, et les prochains mois pourraient être cruciaux pour l'avenir du conflit ukrainien.







