Ce samedi, la Thaïlande et le Cambodge ont annoncé un cessez-le-feu immédiat dans leur conflit frontalier. Cette décision intervient après trois semaines de combats qui ont coûté la vie à au moins 47 personnes et provoqué le déplacement proche d'un million de civils. Bien que les nouvelles aient été accueillies avec prudence par les déplacés, l'espoir de retourner chez eux pendant le Nouvel An commence à germer.
Des centaines de milliers de personnes, contraintes de vivre dans des conditions précaires sous des tentes ou dans des centres d'hébergement, attendent avec impatience cette annonce. Oeum Raksmey, une jeune femme de 22 ans, a exprimé ses craintes face à un retour potentiel : "Si les combats s'arrêtent, je serais heureuse, mais j'ai encore peur de rentrer chez moi. Je ne fais pas confiance aux Thaïlandais." Cette crainte résume bien le climat de méfiance qui perdure entre les deux nations.
Selon un communiqué conjoint, le cessez-le-feu doit entrer en vigueur à 05H00 GMT. Les autorités s'engagent à permettre le retour sans entrave et en sécurité des civils évacués dans les zones frontalières. Parallèlement, le texte évoque des mesures comme le gel des positions militaires, le déminage, et une coopération pour lutter contre la cybercriminalité.
Le ministre thaïlandais de la Défense, Natthaphon Narkphanit, a exprimé son optimisme, affirmant que ce cessez-le-feu représente "une porte vers une solution pacifique". Alors que le bilan des victimes s'élève à 26 Thaïlandais et 21 Cambodgiens, il est essentiel de noter que ces chiffres pourraient être sous-estimés. En effet, certains observateurs estiment que les véritables pertes humaines sont plus élevées.
Les tensions entre les deux nations remontent à plusieurs années, alimentées par des revendications sur la délimitation de leur frontière de 800 kilomètres, héritée de l'époque coloniale française. Un précédent cycle de violence en juillet avait déjà causé 43 morts en seulement cinq jours avant qu'une trêve ne soit établie grâce à l'intervention de Donald Trump.
Le président américain a une nouvelle fois tenté de jouer le médiateur en réclamant un cessez-le-feu, mais les hostilités avaient continué malgré ses efforts. De plus, la pression exercée par la Chine pour qu'un règlement pacifique soit atteint a finalement conduit les deux pays à engager des discussions directes après une réunion de crise au sein de l'Asean.
Bien que l'accord de cessez-le-feu offre une lueur d'espoir, la question des frontières et de la souveraineté sur plusieurs sites historiques, comme le temple de Preah Vihear, reste encore sans réponse, soulevant des préoccupations quant à la durabilité de cette trêve.
"Vous pouvez faire confiance à la Thaïlande. Nous respectons toujours nos engagements", a déclaré le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul, exprimant le souhait que cette signature mette fin aux hostilités et permette aux populations de rentrer chez elles sans crainte. Alors que des élections législatives approchent en Thaïlande, l'issue de ce cessez-le-feu pourrait également influencer la dynamique politique dans le royaume.







