Le 28 avril, une panne d'électricité majeure a plongé le Portugal et l'Espagne dans l'obscurité pendant plusieurs heures. Cette crise a mis en lumière la nécessité d'accroître les interconnexions entre ces deux pays et le reste du réseau électrique européen. Suite à cet incident, la Commission européenne a exprimé son intention d'accélérer les projets de connexion électrique entre la France et la péninsule ibérique, une initiative souvent freinée par des divergences politiques.
Actuellement, une nouvelle liaison électrique sous-marine est en cours de construction dans le Golfe de Gascogne, visant à doubler la capacité d'échange d'électricité entre ces régions, la portant à 5 gigawatts. Cependant, l'Espagne et le Portugal souhaitent aller plus loin dans ce projet.
Face à la panne d'électricité, Madrid et Lisbonne ont appelé à une « urgence » politique pour renforcer ces interconnexions. En réponse, la Commission a désigné huit projets d'infrastructures, appelés « autoroutes européennes de l'énergie », jugés essentiels pour sécuriser les approvisionnements et réduire les factures pour les consommateurs. Ces projets visent à moderniser le réseau électrique dans toute l'UE et nécessiteront un budget estimé à 1 200 milliards d'euros d'ici 2040, rapportent Le Monde.
Des projets cruciaux pour l'avenir énergétique
Les interconnexions envisagées comprennent notamment deux lignes souterraines à travers les Pyrénées, suivant un accord de 2015 qui prévoyait de relier la Navarre et le Pays Basque espagnol au département français des Landes, ainsi qu'une seconde liaison entre l'Aragon et les Pyrénées-Atlantiques. Cependant, ces initiatives ont souvent été freinées.
Le commissaire européen à l'énergie, Dan Jorgensen, a souligné que « tous les pays européens bénéficieront de plus de connexions », ajoutant que « parfois, la France s'est montrée réticente à développer ses interconnexions ». Il a rappelé que ces liaisons permettent à la France d'éviter environ « 40 blackouts » par an.
Teresa Ribera, vice-présidente de la commission, a abondé dans ce sens, déclarant : « Plus nous serons connectés, plus nous aurons de possibilités pour réagir » face aux crises énergétiques. Cette démarche vers une interconnexion renforcée est non seulement une réponse à une crise immédiate, mais aussi une voie vers un avenir énergétique plus résilient en Europe.







