Les récentes déclarations de Sébastien Delogu, député de La France insoumise (LFI) et candidat aux municipales à Marseille, ont déclenché une tempête médiatique. Lors d'un meeting en faveur de Bally Bagayoko, candidat insoumis à la mairie de Saint-Denis, Delogu a exprimé son souhait de voir un "racisé" à la tête de ces deux villes, insistant sur l'importance d'une représentation qui reflète la diversité de la population française.
« Vous avez une opportunité en or, qu’enfin un racisé dirige ces deux villes et fasse en sorte que le réel peuple de France reprenne le pouvoir ici », a-t-il dit, attirant aussi bien les critiques de l'extrême droite que celles de certains membres du gouvernement. Cette phrase a été interprétée par ses détracteurs, notamment le député du Rassemblement National, Matthieu Valet, comme un appel à voter selon l'origine ethnique, ce qui en fait une cible pour ceux qui dénoncent le communautarisme.
Naïma Moutchou, la ministre de l’Outre-mer, a également exprimé son indignation face à ce qu'elle considère comme une dangereuse dérive politique, affirmant que de tels discours déplacent le débat de fond vers un choix basé sur la couleur de peau plutôt que sur les idées et les projets proposés.
En réponse, Bally Bagayoko a défendu les propos de son camarade, les qualifiant de sortis de leur contexte. Il a souligné que ceux-ci ne doivent pas être interprétés comme un appel explicite à voter en fonction de l'origine, mais plutôt comme une manière de revendiquer la diversité représentative dans les instances élues. Des soutiens au sein de LFI, tels que Manuel Bompard, ont également déploré la récupération de ces commentaires par l'extrême droite, mettant en avant l'importance de la représentativité politique dans une démocratie moderne.
Les enjeux de la représentation politique sont au cœur des préoccupations de plusieurs partis de gauche, qui plaident pour des candidatures reflétant la variété des identités sociales et culturelles en France. Pour rappel, Éric Coquerel, également député de Seine-Saint-Denis, avait plaidé en 2017 pour que les candidats élus soient semblables au peuple qu'ils représentent. Cette vision est aujourd'hui plus que jamais d'actualité, alors que des voix s'élèvent pour tenter de redéfinir les critères de la représentativité au sein des conseils municipaux et au-delà.
Dans le cadre de cette polémique, des experts et commentateurs s'interrogent sur l'avenir du discours politique en France. Il est essentiel, selon plusieurs analystes, de trouver un équilibre entre l'identité et l'inclusivité pour ne pas fracturer davantage la société.







