« C'est un enjeu national d'éliminer les téléphones portables dans nos prisons », a affirmé Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, lors du lancement d'une vaste campagne de fouilles. Ces opérations, qualifiées de « fouilles XXL », visent à rendre les établissements pénitentiaires plus sûrs. Ce mardi, Darmanin a annoncé que ces opérations de seront dorénavant menées de manière plus systématique, avec une instruction prévue pour janvier prochain.
À la fin de novembre, la campagne de fouilles a déjà permis de saisir 1 789 téléphones portables, 2 558 objets dangereux et 13 kilogrammes de drogues dans différentes maisons d'arrêt en France. « Cette initiative est principalement destinée à lutter contre le narcotrafic, qui prospère même en milieu carcéral », a-t-il déclaré, rappelant que certains détenus continuent d'opérer leurs activités criminelles grâce à des téléphones introduits clandestinement.
Le ministre a souligné que la vulnérabilité des prisons, y compris dans les quartiers d'isolement, a permis aux criminels de poursuivre leurs activités illégales. « La présence de téléphones portables dans les établissements pénitentiaires est une véritable calamité », a-t-il poursuivi.
Pour enrayer ce fléau, une enveloppe de 29 millions d'euros a été allouée au plan « zéro portable », qui vise à rendre plusieurs prisons complètement étanches aux communications par mobile. Parmi elles figurent la maison d'arrêt de la Santé, celle d'Arras et de Dijon. Gérald Darmanin a évoqué que dans certaines de ces prisons, l'introduction de téléphones et de drogues s'apparente à « un sport quotidien », avec 80 000 téléphones saisis en 2024, selon des statistiques de l'administration pénitentiaire.
Cependant, des voix critiques se sont élevées, notamment de la part du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa Justice. Ce dernier a mis en évidence le besoin d'un plan de sécurisation global, demandant une harmonisation des mesures sur tout le territoire national. « Au-delà des équipements indispensables, il est crucial de renforcer le cadre législatif et d'accroître le nombre d'agents pénitentiaires pour lutter efficacement contre ce problème », a déclaré un représentant syndical.
Face à cette situation, Darmanin a également annoncé l'intention de recruter 1 000 nouveaux agents pour l'année prochaine, affirmant qu'il s'agit de « l'un des plus grands recrutements dans toute l'administration ». Un pas vers une prison plus sécurisée, mais des interrogations demeurent sur les mesures à mettre en œuvre pour l'ensemble des établissements pénitentiaires en France.







