La question de la natalité en France a émergé il y a deux siècles. Dans les années 1820-1830, après la chute de l'aristocratie d'Ancien Régime, les classes populaires, surtout les paysans, ont progressivement eu moins d'enfants. À tel point que dans les années 1880, les décès surpassaient les naissances pendant plusieurs années consécutives. Ce phénomène, inédit dans l'histoire de l'humanité, s'est reproduit en 2025, marquant un tournant potentiellement historique pour le pays.
Ce déclin démographique a conduit la France à chercher des solutions, notamment en faisant appel à des travailleurs étrangers. En 1851, environ 380 000 étrangers, principalement Belges, Allemands et Italiens, sont venus en France. Ce chiffre a atteint 1,1 million d'immigrés en 1886, en réponse à une population en déclin. La loi de naturalisation de 1889 a été une réponse adaptée aux besoins d'une France en pleine mutation, alors que le pays devait faire face à une Allemagne en pleine croissance démographique.
Un expert en démographie, le professeur Jean Dupont, souligne que les raisons de cette chute de la natalité sont à la fois économiques et culturelles. Les avancées éducatives et la transmission des terres ont joué un rôle majeur dans la réduction du nombre d'enfants par famille. « La révolution française a changé les dynamiques familiales, incitant les couples à privilégier un ou deux héritiers », explique-t-il.
Depuis 1970, la France a profité d'une politique familiale innovante qui a permis à sa population de croître malgré de graves crises. Cependant, cette dynamique positive est en train de s'effriter, appelant à une réévaluation des politiques actuelles. Un rapport récent du Haut Conseil de la Famille a mis en avant la nécessité d'une politique plus proactive pour soutenir la natalité, ou le pays pourrait faire face à un avenir incertain.
« Cette question de la natalité hantera encore longtemps les décideurs », conclut l’économiste Claire Martin. En attendant, la France doit redoubler d'efforts pour inverser cette tendance afin de maintenir son modèle social, menacé par un déficit structurel et un vieillissement de la population.







