Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a récemment justifié la stratégie de lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) qui mêle abattage des animaux contaminés et vaccination ciblée. « Ce n’est pas une décision politique, mais strictement sanitaire », a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse, côtoyée par une vague de critiques de certains agriculteurs et d'élus politiques.
Cette méthode de gestion, selon Bregeon, a été conçue en concertation avec divers acteurs du secteur, notamment le Parlement sanitaire, les vétérinaires et les agriculteurs depuis l'été dernier. « Certains souhaitent remettre en cause cette approche, mais elle est conforme aux recommandations de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) », a-t-elle ajouté.
Le ministre de l'Agriculture, Sébastien Lecornu, à qui certains acteurs comme Carole Delga, présidente de la région Occitanie, ont demandé de dialoguer avec les agriculteurs, n'a pas encore pris la parole sur le sujet. En réponse à la presse, Bregeon a insisté sur le fait qu'il existe un dialogue « permanent » avec les éleveurs.
Les questions se posent aussi sur le choix de ne pas vacciner l'ensemble des bêtes. « Une vaccination à grande échelle pourrait nuire à nos exportations, puisque les régions vaccinées seraient considérées comme contaminées », a-t-elle expliqué. Elle a également précisé que bien que 3000 animaux aient été abattus, cela représente seulement 0,02 % du cheptel français, soulignant que cette approche vise avant tout à protéger le reste des bétails.
Les mesures mises en place ont d’ailleurs nécessité l’engagement des forces de l’ordre pour garantir l'accès des vétérinaires aux exploitations touchées, comme cela a été le cas récemment en Ariège. Bregeon a promis que le gouvernement interviendrait à nouveau si la situation l'exigeait.
Cependant, cette stratégie a été vivement critiquée par des organisations comme la Coordination rurale et la Confédération paysanne, qui ont exprimé leur souhait d'une vaccination élargie. Marine Le Pen, quant à elle, a réclamé une concertation urgente avec les agriculteurs pour trouver des alternatives à l'abattage. La France insoumise a également dénoncé l'abattage systématique et a demandé une généralisation de la vaccination.
Mathilde Panot, présidente du groupe des députés LFI, a fait part de son désir de rencontrer la ministre de l'Agriculture pour discuter de ces questions au Parlement. Face à ces tensions, il est indéniable que le sujet de la DNC continue de diviser les opinions et d'éveiller des préoccupations sur l'avenir du secteur agricole français.







