L'agglomération Royan Atlantique modernise un système pionnier en France, qui permet d'arroser tout au long de l'année le golf avec de l'eau traitée issue de la station d'épuration de Saint-Palais-sur-Mer.
Chaque année, environ 4,8 millions de mètres cubes d'eaux usées sont traitées par cette station. Sur ce volume impressionnant, 95 % est traditionnellement rejeté dans l'estuaire de la Gironde. Heureusement, une fraction significative de cette ressource est désormais exploitée pour un usage immédiat, renforçant ainsi les pratiques durables de la région.
Depuis 1987, la verdure du golf de Royan bénéficie de ce traitement innovant. Plus de 1 700 mètres de canalisations acheminent cette eau vers une réserve de 6 500 mètres cubes, permettant à la régie du golf de diminuer ses coûts en eau. Cédric Cibert, adjoint au service assainissement de l'agglomération, déclare : « L'exemple du golf de Royan est l'un des premiers cas de réutilisation des eaux usées en France, et nous souhaitons continuer à aller de l'avant sur ce sujet. »
En parallèle, des projets d'irrigation agricole sont à l'étude. La modernisation en cours de la station d'épuration prévoit de créer une réserve supplémentaire de 50 mètres cubes, dédiée à l'arrosage des pistes de sable du centre équestre local.
Cette initiative s'inscrit dans un cadre réglementaire strict. L'eau destinée à l'irrigation doit respecter des normes de sécurité, dont une limitation à 100 bactéries E. coli par millilitre, bien en deçà du seuil de 500 autorisé pour les rejets dans le milieu naturel. Cela atteste de la volonté de Royan d'agir de manière responsable tout en exploitant ses ressources.
Pour aller plus loin, la Cara envisage également un projet pilote à Cozes, avec un investissement de 2 millions d'euros pour un réseau d'environ 4 à 5 kilomètres de canalisations. Des subventions de 80 % de l'Agence de l'eau permettront de financer cette initiative prometteuse, dont les travaux devraient commencer en 2026.
Dans une perspective plus large, un projet ambitieux intitulé « réut » sur la presqu'île d'Arvert vise à développer 200 kilomètres de canalisations, avec un coût total estimé à 100 millions d'euros, pour recycler 3,8 millions de mètres cubes d'eaux usées traitées.
Ce type d'innovation est essentiel à une époque où la gestion durable de l'eau est mise à mal par les défis climatiques et les périodes de sécheresse croissantes sur la côte française. À l'instar de Royan, de nombreuses communes explorent de nouvelles voies pour maximiser l'utilisation des ressources en eau efficiente et durable. C'est sans doute un pas vers un avenir plus respectueux de l'environnement.







