En cette fin d'année 2025, l'entreprise Hippocampe, située à Tresses, près de Bordeaux, se rappelle des événements marquants de l'année précédente. Le 14 décembre 2024, l'île de Mayotte était frappée par le cyclone tropical Chido, laissant derrière lui une scène de désolation où les besoins humanitaires étaient criants. Les vents ayant atteint des vitesses dépassant les 200 km/h ont engendré d'énormes destructions, suscitant une réponse solidaire immédiate de la métropole.
Hippocampe, spécialisée dans le transport maritime et terrestre, a pris une initiative courageuse : offrir le transport gratuit de conteneurs chargés de fournitures essentielles vers Mayotte. Le fondateur, Ibrahim Chaharmane, d'origine mahoraise, a mis en place ce pont humanitaire en peu de temps, permettant ainsi de répondre aux demandes pressantes des habitants de l'île. « Dans ces moments-là, on voit vraiment la solidarité », déclarait-il aux médias locaux, évoquant l'afflux de dons en denrées alimentaires et en produits essentiels.
Les efforts de collecte ont été soutenus par la dynamique communauté mahoraise de Gironde. Les habitants ont fait preuve d'une générosité sans précédent, avec des cargaisons de dizaines de tonnes de nourriture non périssable, d'eau et de vêtements. La gratuité du transport, généralement évalué à près de 5 600 euros par conteneur, a été une bouffée d'air pour ceux qui désiraient aider leurs proches restés sur l'île.
Cependant, l'aventure n’a pas été sans complications. Bien que les premiers conteneurs aient pu partir dès le 23 décembre, certaines cargaisons étaient contraintes de rester bloquées au port de Longoni, en raison de l'absence de financement pour le dédouanement. « Ces associations n'ont pas les moyens de payer la douane », déplorait Chaharmane, rappelant que le soutien des entreprises privées était plus critique que jamais dans de telles situations.
Malgré ces défis logistiques, l'esprit de la solidarité perdure. Survivant grâce à des actions coordonnées, Hippocampe continue d’offrir des tarifs réduits pour alléger le fardeau, même si le retour à une activité commerciale normale devient inévitable. Comme l’a fait remarquer plusieurs experts, la régularité d'un tel soutien est primordiale pour la résilience des populations touchées par des catastrophes naturelles.
Ainsi, un an après, Tresses démontre que la solidarité n’est pas seulement une affaire de mots mais d’actions concrètes. Comme l'indique la ministre des Outre-mer, “des progrès significatifs restent à faire, mais les efforts déployés témoignent d’une réelle cohésion sociale”. Cette initiative préfigure un futur où la coopération inter-régionale pourrait devenir un modèle pour répondre aux catastrophes à venir.







