La situation au Yémen s'intensifie, avec l'Arabie saoudite accusant les Émirats arabes unis de nourrir le conflit en soutenant les séparatistes du Conseil de transition du Sud (STC). Ce pays, déjà en proie à une guerre dévastatrice contre les rebelles Houthis, se retrouve désormais au cœur de tensions internes exacerbées par les ambitions des Émirats.
Les récentes opérations militaires menées par la coalition dirigée par Riyad, qui incluent des frappes sur le port d'al-Mukalla, montrent une escalade inquiétante. L'Arabie saoudite prétend que ces frappes visaient des armements destinés aux séparatistes, affirmant que ces actions d'Abou Dhabi représentent une menace directe pour sa sécurité et celle de la région. **France 24** note que des conversations diplomatiques entre l'Arabie saoudite et les Émirats sont désormais en péril, exacerbant les tensions au sein de la coalition.
Le Conseil de transition du Sud, en pleine expansion sur le territoire yéménite, maintient une position ferme face à Riyad, refusant de se retirer malgré les appels à la désescalade. Anwar Al-Tamimi, porte-parole du STC, a déclaré : « Il est déraisonnable de demander au propriétaire d’une terre de la quitter », soulignant les demandes d’un retour à l’autonomie du Sud yéménite, qui a connu une brève indépendance de 1967 à 1990.
Les tensions se sont intensifiées lorsque le secrétaire d'État américain Marco Rubio a rencontré le ministre des Affaires émirati pour discuter des répercussions sur la sécurité régionale. Les États-Unis, bien que partenaires des deux nations, ont choisi de rester neutres dans cette escalade de conflit, mais leurs prises de position pourraient jouer un rôle crucial à l'avenir.
Malgré les attaques, les Émirats ont nié toute implication dans l'aggravation du conflit, affirmant que les forces émiraties au Yémen allaient se retirer par souci de sécurité pour leur personnel. Leur ministère des Affaires étrangères a précisé que tout le matériel récemment livré n'était pas destiné aux factions yéménites. **Le Monde** indique que les tensions entre ces alliés traditionnels ont sapé les efforts conjoints pour lutter contre les Houthi, et ces divergences d'intérêts pourraient avoir des conséquences désastreuses pour la région.
Cette tension croissante a amené le chef du Conseil présidentiel yéménite, Rachad al-Alimi, à déclarer l'état d'urgence tout en annulant un pacte de défense avec les Émirats, une décision qui n’a pas été approuvée par tous ses collaborateurs, certains d'entre eux restant fidèles à Abou Dhabi.
Alors que des milliers de soldats se sont rassemblés à Aden, appelant à la proclamation de l'indépendance du Sud, il est clair que le Yémen est au bord d'une nouvelle ère de conflit, dont les conséquences pourraient se révéler catastrophiques, tant sur le plan humanitaire que géopolitique. Les années de guerre ont laissé le pays dans une crise humanitaire profonde, et les récents développements pourraient aggraver cette situation déjà désespérée.







