À l'aube de 2026, Valeurs actuelles a rassemblé stratégistes, gérants et fiscalistes pour analyser les événements marquants de 2025 et anticiper les enjeux à venir. Cette table ronde a permis d’identifier les attentes et prévisions en matière d'investissement.
Quel avenir pour l'or ?
Sophie Chauvellier de Dorval Asset Management souligne que la montée en flèche du prix de l'or est principalement attribuée au gel des avoirs russes suite à l'agression en Ukraine. Les banques centrales émergentes, notamment celle de la Chine, ont intensifié leurs achats d'or, augmentant ainsi la demande globale. Les tensions géopolitiques continuent également d'alimenter cet intérêt, même si Chauvellier exprime des réserves quant à la pertinence de l'or en tant que valeur refuge.
En revanche, Christopher Dembik de Pictet Asset Management insiste sur le fait que l'achat d'or par les banques centrales serve à rééquilibrer leurs réserves face à une situation économique incertaine. De plus, la recommandation de s'exposer à l'or reste forte, avec des allocations pouvant atteindre 20 % pour certains investisseurs.
Bourse : Nvidia ne dissipe pas les doutesTechnologies et IA : pas de bulle en vue
Sophie Chauvellier, concernant les valeurs américaines liées à l'intelligence artificielle, ne voit pas de bulle actuellement. Cependant, elle rappelle que le marché est cher, et que des corrections pourraient se produire, comme par le passé lors de crises sanitaires. Les grands acteurs tels qu'Alphabet ou Microsoft jouissent d'une solide trésorerie et peuvent lever des fonds plus aisément.
Guillaume Dozinel souligne que tant que les investissements en IA se traduisent par des marges et des flux de trésorerie, le cycle d'investissement pourrait se poursuivre. De son côté, Wilfrid Galand de Montpensier Arbevel met l'accent sur le fait que le risque de crédit doit être surveillé, surtout dans un contexte d’endettement croissant.
La dette française face aux incertitudes politiques
Philippe Bruneau du Cercle des fiscalistes évoque les craintes des hauts fonctionnaires à Bercy sur la stabilité de l'assurance vie face à une potentielle hausse des taux. Actuellement avons un écart de rendement notable entre la dette française et celle de ses voisins européens, un sujet préoccupant pour la finance publique.
Guillaume Dozinel pense que tant que la BCE reste active, le risque de défaut est limité. Sophie Chauvellier partage cette vision, mais elle reste vigilant face à un possible durcissement des conditions financières.
Bourse : Signes de tension à Wall StreetOpportunités et thématiques à surveiller
Pour 2026, Sophie Chauvellier recommande de rester investis dans la chaîne de valeur de l'IA, ainsi que dans le secteur bancaire européen, qui pourrait bénéficier des initiatives de la BCE. Des experts s’accordent à dire que les domaines liés à l'énergie renouvelable, à la technologie, et à la santé devraient également accéder à une plus grande attention et captation d'investissements à l'avenir.
Comme l’atteste Philibert de Rambuteau de Financiére Tiepolo, les secteurs tels que les matériaux stratégiques, le nucléaire, et même la défense, devraient continuer à attirer l'intérêt, notamment en raison de la tendance au réarmement en Europe.
En somme, tout indique que 2026 pourrait être une année riche en opportunités pour les investisseurs avertis, à condition de naviguer habilement à travers les incertitudes politiques et économiques.







