Une reprise timide face à un marché en souffrance
Le secteur du bâtiment dans les Deux-Sèvres montre des signes d'espoir avec une légère augmentation des nouvelles constructions. Cependant, la tendance générale reste à la baisse, ce qui suscite des inquiétudes parmi les professionnels du secteur. D'après la dernière note de conjoncture de la cellule économique régionale de la construction, Cerc Nouvelle-Aquitaine, publiée en octobre 2025, les déclarations d'ouverture de chantiers et les permis de construire ont enregistré une hausse de 17 % par rapport à l'année précédente. En revanche, les résultats dans le domaine de la rénovation s'avèrent beaucoup moins optimistes.
Un recul alarmant de l'activité de rénovation
Les chiffres concernant la rénovation sont préoccupants, avec une baisse de 0,4 % de l'activité entre le deuxième trimestre 2024 et le même trimestre de 2025. La situation est aggravée par une diminution des maisons achetées, réduisant ainsi le besoin de rénovations. L'Union des entreprises de proximité, U2P, indique une chute globale de l'activité de 4,5 % sur la même période. Franck Michelon, président de la Fédération du bâtiment des Deux-Sèvres, souligne que « beaucoup de chefs d'entreprise approchent de l'âge de la retraite », ce qui pourrait poser problème en cas de prolongement de cette crise.
En 2026, une réforme de l'aide MaPrime Rénov entrera en vigueur, ne subventionnant plus que les rénovations globales et non les travaux isolés. Cela risque de déséquilibrer encore davantage un secteur déjà fragile, comme l'explique Jean-Luc Euzéby, directeur adjoint de la Banque de France à Niort. « On peut espérer une reprise de la demande dans les années à venir, mais les retombées ne se ressentiront pas immédiatement », ajoute-t-il.
Une question d'emploi et de viabilité
Cette morosité a également des répercussions sur l'emploi. Selon des données récentes, les déclarations préalables à l'embauche dans le secteur ont chuté de 5,9 % entre les deuxième trimestres 2024 et 2025. Actuellement, le bâtiment compte 8 151 salariés permanents, avec 635 intérimaires, tandis que le nombre de contrats à durée indéterminée a chuté de 6,3 %.
Par ailleurs, 27 % des entreprises de travaux publics indiquent ne pas pouvoir développer leur activité, en raison d'une demande insuffisante ou d'un manque de personnel. Ce phénomène pourrait conduire à des conséquences irrémédiables si la situation ne s'améliore pas. « La transition entre générations d'entrepreneurs pourrait s'avérer délicate dans un contexte aussi instable », conclut Michelon.







