Le projet de Système de Combat Aérien du Futur (SCAF) est confronté à des turbulences. En effet, un député allemand a récemment mis en avant l'idée de concevoir deux avions de combat plutôt qu'un, ce qui pourrait résoudre les dissensions industrielles qui bloquent le programme. Cela survient à un moment où le partenariat entre Dassault Aviation et Airbus, les principaux acteurs du programme, est mis à mal par des divergences quant au rôle de chacun dans la conception.
Volker Mayer-Lay, rapporteur pour la Luftwaffe au Bundestag, a déclaré que "la France et l'Allemagne n'ont pas nécessairement besoin du même avion". Cette affirmation repose sur les besoins stratégiques distincts des deux nations, où la France se concentre sur des capacités de dissuasion nucléaire tandis que l'Allemagne rechercherait des solutions adaptées à ses priorités opérationnelles.
D’après un rapport d’experts relayé par le ministère français des Armées, l'idée de deux avions pourrait aider à surmonter les blocages de coopération. En effet, maintenir la collaboration sur des aspects essentiels comme le "cloud de combat" resterait une priorité.
Les discussions prévues entre Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Pedro Sanchez cette semaine à Bruxelles sont cruciales. Selon des sources proches des négociations, chacun des chefs d'État pourrait être amené à réévaluer leurs priorités stratégiques pour avancer.
"Opter pour un modèle à deux avions nous permettrait de mieux répondre aux attentes nationales tout en maintenant une forme de coopération internationale", a ajouté Mayer-Lay dans un communiqué.
Les défis financiers liés au SCAF, estimé à 100 milliards d'euros, posent la question de la viabilité d'une telle initiative. La construction de deux modèles pourrait faire grimper les coûts, chaque machine étant évaluée entre 70 et 80 milliards d'euros pour la France seule. Alors que Paris doit faire face à un contexte budgétaire serré, la nécessité d'explorer d'autres partenariats avec des nations comme le Royaume-Uni, l'Italie, ou le Japon, a été mise en avant.
Dans la perspective de remplacer le Rafale en France et l'Eurofighter en Allemagne et en Espagne d’ici 2040, il est impératif que les gouvernements trouvent un accord d'ici la fin de l’année. Ce contexte de recherche de consensus met en lumière l'importance d'une stratégie aérienne européenne unifiée mais flexible, capable de s'adapter aux besoins spécifiques de chaque pays.







