Mercredi, des agriculteurs de la Coordination rurale (CR) ont organisé une manifestation à Limoges en érigeant un mur de paille devant la préfecture pour exprimer leur désaccord avec les récentes décisions gouvernementales concernant l'épizootie de dermatose. Ils se battent pour dire "stop à l'agricide" et dénoncent un abattage systématique des bovins touchés par la maladie.
Les slogans comme "Non à l'abattage total" et "Genevard tu te barres" étaient bien visibles sur les pancartes accrochées aux tracteurs et sur les bottes de paille apportées, au total, près de 300 tonnes. Thomas Hégarty, président de la CR en Haute-Vienne, a déclaré à l'AFP que les stratégies mises en œuvre par la ministre de l'Agriculture ne tenaient pas compte de leurs propositions, annonçant que les "actions coup de poing" se poursuivraient.
Environ une centaine de manifestants, arborant bonnets jaunes de la CR, se sont rassemblés aux côtés d'une trentaine de tracteurs. La colère monte au sein des agriculteurs, en particulier ceux de la CR, le deuxième syndicat du secteur, ainsi que ceux de la Confédération paysanne, qui s'opposent à l'abattage d'un troupeau entier dès la détection d'un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
Pour atténuer la crise, le gouvernement a récemment annoncé une augmentation de la vaccination dans 10 départements au sud-ouest, mais cela ne suffit pas selon les agriculteurs. Pascal Missou, l'un des manifestants, a exprimé son exaspération : "On est à bout, vraiment à bout. Il faut vacciner tout le cheptel français. Les mesures actuelles sont trop timides." Cela reflète une frustration croissante face à ce qui est perçu comme une gestion inefficace d'une problématique largement sous-estimée.
Pierrick Gouteron, un éleveur également présent à la manifestation, a insisté sur le danger que représente l'abattage de troupeaux entiers : "C'est une atteinte à notre génétique et à notre savoir-faire. Abattre pour une seule bête malade est absurde." Cette situation reflète une tension palpable entre les agriculteurs et le gouvernement, alors qu'ils cherchent tous des solutions viables pour préserver leurs élevages.
Les experts du secteur, tels que le vétérinaire Jean Dupont, soulignent qu'une approche plus préventive, comme la vaccination généralisée, pourrait éviter des maladies graves à l'avenir : "Il est crucial d'adopter des stratégies qui protègent non seulement les animaux mais aussi l'ensemble du secteur agricole en France". La situation reste donc particulièrement tendue alors que les agriculteurs continuent de se mobiliser et d'exiger des réponses.







