Koupiansk, une ville cruciale au nord-est de l'Ukraine, est au cœur d'un intense affrontement non seulement sur le terrain, mais aussi dans le domaine de l'information. Les deux camps, ukrainien et russe, revendiquent chacun un contrôle total de la ville, amplifiant ainsi la confusion autour de la situation.
Située à deux heures de Kharkiv, Koupiansk est un carrefour logistique vital, ce qui en fait une cible stratégique majeure. Selon les déclarations de l'armée russe, les forces auraient pris le contrôle intégral de cette zone depuis novembre dernier. Pour corroborer leur version, Moscou insiste sur l'absence de l'armée ukrainienne, pourtant des sources locales signalent une réalité bien différente.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également tenté de contrer la propagande russe. Le 12 décembre, il s'est rendu à proximité de Koupiansk, affirmant que son armée avait réussi à reprendre plusieurs quartiers. Son message était clair : "Les faits parlent d'eux-mêmes". De plus, un porte-parole de l’armée ukrainienne, Viktor Trehoubov, a réduit à une centaine le nombre de soldats russes encore présents dans la ville, ajoutant que les troupes russes peinent à maintenir un contrôle durable sur le terrain.
Le 16 décembre, la confusion s’est intensifiée quand un porte-parole militaire russe a annoncé le contrôle total de Koupiansk par la 6e armée. Toutefois, l'outil "DeepState", qui offre des mises à jour en temps réel sur les lignes de front, montre une résistance ukrainienne persistante à Koupiansk, ce qui contredit les annonces officielles de Moscou.
D'autres analystes, comme le général Olivier Kempf, notent des difficultés rencontrées par l'armée russe, indiquant une avancée significative des forces ukrainiennes de 45 km2 dans la région, ce qui témoigne de l'efficacité de leur stratégie urbaine.
Il est important de noter que depuis le début de l'invasion, les annonces russes concernant le contrôle de Koupiansk ont souvent été mises en doute par les forces ukrainiennes, qui ont qualifié ces déclarations de mensongères. Le commandant en chef, Oleksandr Syrsky, a même qualifié l'ampleur des affirmations russes de "stupéfiante".
À ce stade, la bataille pour Koupiansk ne se limite pas aux échanges de feu : elle s'étend également à la narration de la guerre. Chaque camp utilise les réseaux sociaux et les médias pour influencer la perception de la situation, testant ainsi la résistance de l'autre.
