Dans un entretien accordé au magazine Time France, Charles Kushner, l'ambassadeur des États-Unis en France, a renouvelé ses critiques sur la stratégie de lutte de l'État français contre l'antisémitisme. Ce dernier a avançé que 220 000 Juifs auraient quitté la France en dix ans, une affirmation peu soutenue par des données solides.
La manipulations des chiffres évoqués par l'ambassadeur soulève des questions. En effet, depuis sa récente nomination, Kushner a adressé une lettre au président Macron, exprimant son inquiétude face à la montée de l'antisémitisme et la réaction jugée insuffisante du gouvernement. Son analyse a conduit à des tensions diplomatiques, provoquant la convocation de l'ambassadeur par le Quai d'Orsay, qui a dénoncé des propos qu'il considère erronés.
Kushner a déclaré, "Les Juifs de France vivent dans la peur et se sentent abandonnés par leur gouvernement". Cette perception est renforcée par une comparaison de la population juive sur une décennie, affirmant que cette dernière a chuté de 600 000 à 440 000. Cependant, aucune étude démographique fiable ne corrobore ces chiffres. En réalité, les statistiques ethniques sont interdites en France, rendant difficile toute évaluation précise.
Les données de la Jewish Virtual Library indiquent qu'il y avait 475 000 Juifs en France en 2014, et environ 438 500 en 2024. Malgré cela, les demandes d'émigration vers Israël ont connu une hausse significative, notamment après les récents événements traumatisants, avec près de 500 % d'augmentation des demandes suite aux attaques du 7 octobre.
La croissance des actes antisémites en France est également alarmante, le ministère de l'Intérieur ayant enregistré 646 actes antisémites au cours du premier semestre de l'année 2025. Cette situation est perçue par certains experts, comme Emmanuel Nahshon, porte-parole de l'ambassade d'Israël en France, comme un signe criant d'une crise plus profonde au sein de la société française.
Kushner a également attiré l'attention sur l'éducation des jeunes concernant l'Holocauste, prétendant qu'46 % des jeunes de 18 à 29 ans n'en avaient jamais entendu parler, une statistique signifiant une lacune alarmante dans le curriculed éducatif. Toutefois, d'autres études, comme celles menées par Ifop, rapportent des chiffres moins inquiétants, soulignant que la majorité des jeunes sont au courant des atrocités de l'Holocauste.
Ce débat autour de l'antisémitisme en France, exacerbé par des chiffres controversés, pose la question de la politique de lutte contre ce fléau, et il semble donc urgent d'adresser ces préoccupations avec sérieux et rigueur.







