Une immense affluence est attendue mercredi à Dacca pour les funérailles nationales de Khaleda Zia, ancienne Première ministre du Bangladesh, décédée à l'âge de 80 ans. Cette figure emblématique a marqué le paysage politique du pays pendant plus de quarante ans.
Bien que sa santé se soit considérablement détériorée ces dernières années, elle avait annoncé son intention de diriger la campagne du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) en vue des premières élections législatives prévues après l'agitation populaire de l'été 2024.
Khaleda Zia était devenue leader du BNP suite à l’assassinat de son mari, Ziaur Rahman, lors d’un coup d’État militaire en 1981. Son fils, Tarique Rahman, président par intérim du BNP, est rentré au Bangladesh le 25 décembre après 17 ans d'exil au Royaume-Uni, prêt à franchir une nouvelle étape sur la scène politique.
Le gouvernement provisoire dirigé par Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix, a décrété trois jours de deuil national en son honneur. Les funérailles débuteront par une prière collective devant le Parlement à Dacca avant qu'elle ne soit inhumée auprès de son mari.
Selon M. Yunus, le pays a perdu une "grande protectrice", saluant son "leadership indéfectible" qui a, à plusieurs reprises, aidé la nation à surmonter des périodes de crises anti-démocratiques. Les drapeaux seront en berne et un important déploiement des forces de sécurité est prévu dans la capitale.
"La nation pleure une figure tutélaire qui a façonné ses aspirations démocratiques", a déclaré son fils dans un communiqué. Il a également exprimé sa douleur face à la perte de sa mère, qui a fait preuve d'une résilience remarquable tout au long de sa vie politique, affrontant des détentions et une persécution incessante.
Sa santé fragile a commencé à poser problème dès son incarcération en 2018 pour corruption, une période marquée par des tensions cruciales dans les relations avec son éternelle rivale, Sheikh Hasina. Khaleda Zia avait été libérée quelques mois plus tard après une crise politique qui a conduit à la chute du gouvernement de Hasina en août 2024.
Des voix se sont élevées pour rappeler son héritage, notamment celle de Sharmina Siraj, mère de deux enfants, qui souligne l'impact positif des bourses qu'elle a mises en place pour l'éducation des filles. "C'est sa plus belle contribution", affirme-t-elle.
Le Premier ministre indien Narendra Modi, dans un message de condoléances, a exprimé son désir que l'héritage de Zia continue de guider les relations entre les deux pays. Cette déclaration arrive dans un contexte de tensions diplomatiques persistantes. En outre, le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, se rendra à Dacca pour les funérailles, marquant une visite hautement significative après le renversement du régime de Hasina.
Khaleda Zia restera dans les mémoires comme une figure déterminante ayant navigué dans des eaux politiques tumultueuses, un symbole de résilience pour de nombreuses générations de Bangladais.







